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Signata 16 / Sémiotique de l’espace à l’ère de la logique computationnelle et des pratiques numériques : une perspective contemporaine

Cristina Voto, Enzo D’Armenio et Aluminé Rosso

Contacts et calendrier

Veuillez envoyer vos propositions d'article aux adresses e-mail suivantes : cristina.voto@unito.it, Enzo.DArmenio@uliege.be, aarosso@uliege.be et signata.annales@gmail.com

24 novembre 2023 : envoi des propositions pour les articles invités et publication de l’appel à articles

30 avril 2024 : date limite de réception des premières versions des articles

30 septembre 2024 : date limite de réception des versions finales des articles

10 décembre 2024 : épreuves corrigées

Avril 2025 : publication du numéro spécial

Dossier thématique

Ce dossier thématique de Signata vise à réexaminer la relation entre la spatialité et la signification, en l’analysant à travers le prisme des performances computationnelles et des pratiques numériques qui caractérisent l’ère algorithmique contemporaine.

Dans les sciences humaines, la production de sens a toujours entretenu une relation privilégiée avec la dimension spatiale. Emmanuel Kant (1781) avait déjà conçu l’espace et le temps comme des catégories a priori de l’expérience humaine. De la même manière, Charles Sanders Peirce croyait que la perception était intrinsèquement soutenue par un moteur diagrammatique et donc spatial (Stjernfelt 2007). Bien que la sémiotique en tant que discipline ait développé des réflexions spécifiques sur l’énonciation spatiale (Hammad 2003) — la concevant comme l’émergence et la structuration du sens dans des lieux humains (comme les musées et l’architecture) et non humains (l’espace naturel considéré comme procédant de l’ensemble des choix interspécifiques et comme fondement des relations sous-tendant la conception des signes ; cf. Uexküll 1982, Maran et Kull 2014, Kull 2018, Farina 2021) — la spatialité est une dimension qui façonne profondément toute activité énonciative.

La révolution numérique, soutenue par la logique computationnelle, restructure les conceptions traditionnelles de la spatialité sémiotique. Les espaces énoncés au sein du discours (Benveniste 1970, Fontanille 1989, Dondero 2020), conçus comme des projections dans d’autres espaces que ceux du je-ici-maintenant de l’expérience (Bertrand 2000, Odin 2000), s’autonomisent en espaces virtuels qui syncrétisent les mondes du discours et les espaces physiques. Les espaces techniques de production, qui impliquent un travail matériel sur des supports et des matières (Eco 1976, Soto 2014, Fontanille 2008, D’Armenio 2022a), deviennent des espaces de calcul purs dans les productions réalisées à l’aide des logiciels issus de l’IA générative tels que Stable Diffusion et ChatGPT (Manovich et Arielli 2021, Bordron et Dondero 2023). Les espaces énonciatifs, tels que les musées, les villes et les architectures (Greimas 1974, Guerri 2012, Violi 2014, Pezzini 2011), se trouvent hybridés avec des formes hétérogènes de spatialité numérique.

Sémiotique de l’espace à l’ère de la logique computationnelle et des pratiques numériques vise à réfléchir sur ces formes de spatialité sémiotique, explorant l’impact des pratiques computationnelles de production et des espaces numériques d’interprétation le long de trois principaux axes de recherche.

  1. Premièrement, ce numéro vise à explorer les retombées épistémologiques liées à la spatialité computationnelle :
    Alors que les pratiques numériques sont alimentées par une logique de pure computation (Bachimont 2017), virtuellement insensibles aux formes sémantiques de création de sens humain, leurs performances reposent toujours sur une infrastructure énonciative distincte : celle de la machine de Turing (Valle et Mazzei 2017). Celle-ci se compose d’une bande de mémoire où chaque position est identifiée par un symbole unique, d’une tête de lecture et d’un programme prescrivant le comportement de la machine de manière univoque. De plus, l’espace logique et abstrait de la computation est intégré à l’espace physique et social par le biais de formes d’inscription spécifiques, définies par Ed Finn (2017) comme des implémentations, afin de devenir signifiantes (Basso Fossali 2017). Cet axe offre donc une opportunité de recadrer épistémologiquement le statut des pratiques numériques par rapport à la spatialité. Il englobe des espaces énoncés et énonciatifs numériques, tels que la réalité virtuelle et les jeux vidéo (Pinotti 2020a, D’Armenio 2022b), la médiation énonciative entre les systèmes computationnels et les espaces physiques à travers des implémentations sociales, les espaces techniques de la production computationnelle, impliquant des techniques d’apprentissage profond telles que le deepfake (Leone 2023a, Viola et Voto 2023) et, enfin, les espaces d’énonciation qui mixent le réel et le computationnel, tels que les pratiques muséales, patrimoniales et artistiques associées au virtuel (Voto 2021).

  2. Deuxièmement, ce numéro vise à créer un lieu de réflexion sur les spatialités latentes en tant que lieu potentiel d’énonciations entre l’agentivité humaine et l’agentivité artificielle :
    D’un point de vue sémiotique, nous pouvons définir l’espace latent comme un mode de production qui représente un raisonnement statistique du monde, construit sur une base de données composée de signes culturels (Voto 2022). L’espace latent est l’espace mathématique où ce qu’un réseau neuronal artificiel, ou modèle computationnel, a appris pendant l’entraînement est cartographié — spécifiquement, durant la phase où il apprend à développer des algorithmes efficaces pour effectuer certaines tâches. C’est l’espace des possibilités créatives où les coordonnées de tous les résultats en sortie sont définies. Cependant, c’est un espace pur : une possibilité illimitée. Pourtant, lorsqu’un modèle computationnel est entraîné, l’espace des possibilités se rétrécit. En ce sens, l’espace latent se façonne lors de la compression des données d’entrée, à savoir les données d’apprentissage, et lors de l’étape précédant la sortie. Ces deux opérations restent généralement invisibles à l’œil humain. Cette spatialité englobe toutes les caractéristiques que les données possèdent potentiellement. Ainsi, le terme « latence » est utilisé car cet espace n’est accessible qu’aux algorithmes et non aux utilisateurs, sauf si des opérations de visualisation sont réalisées (Leone 2023b).

  3. Le troisième axe accueillera des réflexions sur les pratiques patrimoniales et les productions artistiques qui exploitent la logique computationnelle afin de générer des formes mixtes de spatialité physique et numérique :
    L’intersection entre l’espace latent, régi par la logique algorithmique, et les pratiques d’exposition conduit à une virtualisation progressive et hétérogène des espaces muséaux, des galeries et des espaces artistiques (Cameron 2003, Kholeif 2018, Winesmith & Anderson 2020). Les espaces virtuels mis en place dans le cadre des technologies de réalité virtuelle et augmentée prennent la forme d’explorations artistiques des formes de vie sociale (Traversa 2014, Verón 1998, 2013), comme c’est le cas de l’expérience interactive Carne y arena d’A.G. Iñárritu (Pinotti 2020b), qui reproduit numériquement l’expérience des migrants mexicains errant dans le désert entre le Mexique et les États-Unis. Les espaces muséaux accueillent des médiations virtuelles progressives (Verón 1992, Huyssen 1994, Giannini & Bowen 2019, Geismar 2021), allant de la diffusion de musées numériques natifs — complètement dépourvus de toute spatialité de réception autre que celle d’un espace d’exploration abstrait rassemblant les œuvres artistiques —, à des espaces d’exposition mixtes, qui intègrent des lieux physiques et virtuels afin d’élaborer des implémentations interprétatives et analytiques (Beer 2020). Comme dans le projet « Analyse d’œuvres d’art augmentée (AAA). Dispositif d’interprétation assistée par ordinateur pour les images d’art » (http://icar.cnrs.fr/aaa/), ces formes d’hybridation spatiale impliquent un chevauchement de dispositifs d’énonciation (Verón 2004, Rosso 2022) configurant de nouvelles façons d’accéder à l’expérience artistique qui engagent les dimensions institutionnelle et esthétique, et augmentent les outils sémiotiques et interprétatifs à disposition du visiteur.

Sémiotique de l’espace à l’ère de la logique computationnelle et des pratiques numériques vise à recadrer la réflexion sémiotique sur la spatialité à travers une exploration globale des mises en œuvre numériques réalisées au moyen de systèmes computationnels.

Sémiotique de l’espace à l’ère de la logique computationnelle et des pratiques numériques : une perspective contemporaine comprendra trois sections organisées autour de trois axes : « Épistémologies de l’espace et de la computation », « Espaces latents de l’énonciation » et « Pratiques expositives et espaces virtuels ».

Chaque section accueillera jusqu’à cinq articles qui seront sélectionnés parmi les propositions reçues en réponse à l’appel à articles.

Présentation des éditeurs

Cristina Voto

Cristina Voto is a post-doctoral researcher at the University of Turin, where she holds a fellowship as part of the ERC-funded project FACETS. At the same university, she is also an Adjunct Professor in Philosophy of Communication and Design Languages at the Department of Philosophy and Educational Sciences. Additionally, she is a Professor in Audiovisual Structures for Electronic Arts at the National University of Tres de Febrero in Argentina, where she co-directs the interdisciplinary research project “The Performative Constructions of the Archive”. Furthermore, she is a member of the Scientific Committee of the PhD in Design and Creation at the University of Caldas in Colombia. She has been a visiting researcher at the Department of Computer Science at Vrije Universiteit Amsterdam. With a foundation in posthuman and gender/queer perspectives, her academic research focuses on semiotics, digital arts, artificial intelligence, and design studies. She has published a monograph titled Monstruos audiovisuales. Agentividad, movimiento y morfología (Audiovisual Monsters: Agency, Movement, and Morphology, 2021) in addition to co-editing collective volumes and authoring numerous scientific articles in English, Italian, and Spanish. She serves as a curator of the Biennial of the Moving Image of Buenos Aires.

Enzo D’Armenio

Enzo D’Armenio is a F.R.S.-FNRS post-doctoral researcher at the University of Liège where he conducts the project “KineticEgo — Les performances identitaires dans les jeux vidéo et la réalité virtuelle. Une généalogie des médias visuels fondée sur le concept de mouvement”, dedicated to the interactive images of video games and virtual reality. He has been the principal investigator of the Marie Curie (Individual Fellowship) project “IMACTIS — Fostering Critical Identities Through Social Media Archival Images” (www.imactis.eu), in which he analysed identity images on social networks. He has published articles for international journals such as Visual Communication, Semiotica, and New Techno-Humanities. He is also the author of the monograph Mondi paralleli. Ripensare l’interattività nei videogiochi (Unicopli, 2014).

Aluminé Rosso

Aluminé Rosso, Buenos Aires, Argentina: PhD candidate at the University of Liège and University of Lyon (ICAR laboratory). Master in Critique and Diffusion of Arts (UNA). Expert in Contemporary Art Curating (USAL). Bachelor of Science in Communication (UADE). Degree in Strategic Marketing Direction (UADE). She is a member of the research team for the Augmented Artwork Analysis (AAA) project directed by Pierluigi Basso, which aims to produce a device for analyzing a corpus of artworks from partner museums: the Musée des Beaux-Arts de Lyon, the Palais des Beaux-Arts de Lille and the Musée National d’Histoire et d’Art du Luxembourg. Ms. Rosso has been an active member of the Research and Experimentation Institute of Art and Criticism (IIEAC) since 2018. She studies the visitor experience in modern and contemporary art museums and the configuration of meaning in the exhibition space in Europe and America. She is currently Professor of Arts and Media, and Art and Market (USAL). Between 2017 and 2020, she was Professor of Curatorial Projects III and Semiotics of the Arts (UNA), Professor of Art History (UCES) and Coordinator of Institutional Communication in the areas of Criticism and Diffusion of Arts (UNA).

Bibliographie

Bachimont, Bruno (2017), Patrimoine et numérique : technique et politique de la mémoire, Bry-sur-Marne : Ina-Éditions.

Basso Fossali, Pierluigi (2017), Vers une écologie sémiotique de la culture. Perception, gestion et réappropriation du sens, Limoges : Lambert-Lucas.

Benveniste, Émile (1970), “L’appareil formel de l’énonciation”, Langages, 17, pp. 12-18. URL : https://www.persee.fr/doc/lgge_0458-726x_1970_num_5_17_2572.

Beer, Suzanne (2020), Musées virtuels & réalités muséales, Paris : L’Harmattan.

Bertrand, Denis (2000), Précis de sémiotique littéraire, Paris : Nathan.

Bordron, Jean-François & Dondero, Maria Giulia (2023), “L’expression : de Hjelmslev à l’analyse computationnelle des larges collections d’images”, Actes Sémiotiques, (129), https://www.unilim.fr/actes-semiotiques/8077.

Cameron, Fiona (2003), “Digital Futures I: Museum collections, digital technologies, and the cultural construction of knowledge”, Curator: The Museum Journal, 46(3), pp. 325-340.

D’Armenio, Enzo (2022a), “The mediatic dimension of images: visual semiotics faced with Gerhard Richter’s artwork”, Visual Communication, https://doi.org/10.1177/14703572221080529.

D’Armenio, Enzo (2022b), “Beyond interactivity and immersion. A kinetic reconceptualization for virtual reality and video games”, New Techno Humanities, vol. 2, Issue 2, pp. 121-129. https://doi.org/10.1016/j.techum.2022.04.003.

Dondero, Maria Giulia (2020), The Language of Images: The Forms and the Forces, Cham: Springer.

Eco, Umberto (1976), A Theory of Semiotics, Bloomington: Indiana University Press.

Farina, Almo (2021), “Vivoscapes: An Ecosemiotic Contribution to the Ecological Theory”, Biosemiotics, 14 (3), pp. 419-431.

Finn, Ed (2017), What Algorithms Want Imagination in the Age of Computing, Cambridge Massachusetts: MIT Press.

Fontanille, Jacques (1989), Les Espaces subjectifs. Introduction à la Sémiotique de l’observateur, Paris : Hachette.

Fontanille, Jacques (2008), Pratiques sémiotiques, Paris : PUF.

Geismar, Haidy (2021), “Museum + digital=?”, in Geismar & Knox (eds.), Digital anthropology, London: Routledge, pp. 264-287.

Greimas, Algirdas Julien (1974), “Pour une sémiotique topologique”, in GROUPE 107 (eds.), Sémiotique de l’espace, Actes du Colloque de l’Institut de l’Environnement, Paris : Recherches DGRST. [In Greimas (1976), Sémiotique et sciences sociales, pp. 129-157].

Giannini, Tula & Bowen, Jonathan P. (2019), “Museums and Digitalism”, in Giannini & Bowen (eds.), Museums and Digital Culture. Springer Series on Cultural Computing, Cham: Springer, https://doi.org/10.1007/978-3-319-97457-6_2.

Guerri, Claudio (2012), Lenguage gráfico TDE. Más allá de la perspectiva, Buenos Aires, EUDEBA.

Hammad, Manar (2003), Leggere lo spazio, comprendere l’architettura, Roma : Meltemi.

Huyssen, Andreas (1994), “Escape from amnesia: The Museum as Mass Medium”, in Huyssen, Twilight memories: Marking time in a culture of amnesia, London: Routledge, pp. 13-35.

Kant, Emmanuel (1781), Critik der reinen Vernunft, Riga : J.F. Hartknock ; English trans. Critique of Pure Reason, London: Penguin Books, 2007.

Kholeif, Omar (2018), Goodbye, World!: Looking at Art in the Digital Age, Berlin: Sternberg Press.

Kull, Kalevi (2018), “Choosing and learning: Semiosis means choice”, Sign Systems Studies, 46 (1), pp. 452-466.

Leone, Massimo (2023), “The Spiral of Digital Falsehood in Deepfakes”, International Journal for the Semiotics of Law - Revue Internationale de Sémiotique Juridique 36 (2), pp. 385-405.

Leone, Massimo (2023, ed.) Il volto latente, Torino : FACETS Digital Press.

Manovich, Lev & Arielli, Emanuele (2021), Artificial Aesthetics : A Critical Guide to AI, Media and Design, http://manovich.net/index.php/projects/artificial-aesthetics .

Maran, Timo and Kull, Kalevi (2014), “Ecosemiotics: Main principles and current developments”, Geografiska Annaler Serie B Human Geography, 96 (1), pp. 41-50.

Odin, Roger (2000), De la fiction, Paris-Bruxelles : De Boeck Université.

Pezzini, Isabella (2011), Semiotica dei nuovi musei, Roma-Bari : Laterza.

Pinotti, Andrea (2020a), Alla soglia dell’immagine. Da Narciso alla realtà virtuale, Torino : Einaudi.

Pinotti, Andrea (2020b), “Towards an-iconology: the image as environment”, Screen 61:4, pp. 594-602.

Rosso, Aluminé (2022), “What Do Museum Visitors Leave Behind? The New Experience and the New Visitor in the Twenty-First Century”, in Comunello, Martire & Sabetta (eds.), What People Leave Behind: Marks, Traces, Footprints and their Relevance to Knowledge Society, Cham: Springer, pp. 93-108.

Soto, Marita (2014), La puesta en escena de todos los días : prácticas estéticas de la vida cotidiana, Buenos Aires : EUDEBA.

Stjernfelt, Frederik (2007), Diagrammatology. An Investigation on the Borderlines of Phenomenology, Ontology, and Semiotics, Dordrecht: Springer Verlag.

Traversa, Oscar (2014), Inflexiones del discurso : cambios y rupturas en las trayectorias del sentido, Buenos Aires : Santiago Arcos.

Valle, Andrea & Mazzei, Alessandro (2017), “Sapir-Whorf vs Boas-Jakobson. Enunciation and the Semiotics of Programming Languages”, Lexia, 27-28, pp. 505-525.

Verón, Eliseo (1992), “Le plus vieux média du monde”, Revue Mscope, 3, pp. 32-37.

Verón, Eliseo (1998). La semiosis social : fragmentos de una teoría de la discursividad, Barcelona : Gedisa.

Verón, Eliseo (2004), Fragmentos de un tejido, Barcelona : Gedisa.

Verón, Eliseo (2013), “El cuerpo como operador” (I, II), in Verón, La semiosis social, 2 : Ideas, momentos, interpretantes, Buenos Aires : Paidós, pp. 305-359.

Viola, Marco & Voto, Cristina (2023), “Designed to abuse ? Deepfakes and the non-consensual diffusion of intimate images”, Synthese, 201:30. https://doi.org/10.1007/s11229-022-04012-2.

Violi, Patrizia (2014), Paesaggi della memoria. Il trauma, lo spazio, la storia, Milano : Bompiani.

Von Uexküll, Jakob Johann (1982), “Theory of meaning”, Semiotica, 42 (1), pp. 25-82.

Voto, Cristina (2021) “Opacizzare il volto artificiale attraverso le arti digitali : errori, deformità, materia, intersoggettività”, Lexia, 37-38, pp. 285-302.

Voto, Cristina (2022), “From archive to dataset. Visualizing the latency of facial big data”, Punctum, 8 (1), pp. 47-62. http://dx.doi.org/10.18680/hss.2022.0004.

Winesmith, Keir, & Anderson, Suse (2020), The Digital Future of Museums: Conversations and Provocations, London: Routledge.

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