1Le travail de terrain s’est déroulé simultanément en France et en Algérie entre juin 2006 et février 2009. Dans ce pays, les créateurs d’entreprise ont été rencontrés à Alger et Oran, durant l’une des cinq missions effectuées. La majorité des entreprises sont installées dans la région algéroise, quelques-unes dans l’Est, la Kabylie et l’Ouest. Au total, 23 entretiens ont été réalisés auprès de chefs d’entreprise, parmi lesquels près de la moitié, outre d’avoir créé leur entreprise en Algérie, s’y sont installés. Les autres vivent en France et réalisent de nombreux allers-retours entre les deux pays. L’échantillon a été constitué par la méthode de « proche en proche » en diversifiant au maximum les réseaux d’accès à ces enquêtés (relations interpersonnelles, associations, réseaux professionnels).

2Précisons également que cette démarche empirique a nécessité un important travail d’immersion dans la société algérienne et, au même titre que ces créateurs d’entreprise en ont fait l’expérience, a permis de se confronter à de nombreuses difficultés (l’absence d’infrastructures, notamment dans les transports, mais aussi de plans urbains, d’annuaires, l’inertie des administrations, etc.). Cette expérience a également fait ressentir les potentialités de cette société, ce qu’ont pu également percevoir les entrepreneurs (le désir de tourner la page, de développer le pays, ses richesses économiques et humaines). Une telle situation oblige à innover pour élaborer un dispositif d’enquête efficient sur un terrain multisitué, impliquant un travail d’enquête à la fois dans la société de départ et dans celle où ces investissements ont lieu, mais aussi à gérer les préoccupations à la fois personnelles et scientifiques que ce type de terrain ne manque pas de soulever (Santelli, 2010).