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Présentation

Revue de l’Association internationale des sociologues de langue française, SociologieS publie des articles émanant de ses membres, d’auteur·rices en rapport avec des activités de l’AISLF, et plus généralement de sociologues du monde entier, principalement de langue française. Elle favorise le partage de la réflexion et l’ouverture à la diversité des courants théoriques et des perspectives méthodologiques, principalement à travers sa rubrique classique « Théories et recherches » et sa rubrique « Grands résumés » ; elle a l’ambition de faire le point sur des questions qui traversent la sociologie francophone à travers son autre rubrique importante, « Dossier ». Ouverte aux jeunes chercheur·ses grâce à sa rubrique « Premiers textes », aux expériences originales dans sa rubrique « Expériences de recherche », elle a aussi l’ambition de dynamiser l’espace scientifique francophone grâce à la traduction en français ou à la reproduction de textes anciens ou oubliés (rubrique « Découvertes/redécouvertes ») mais aussi en suscitant le débat sur des enjeux théoriques, méthodologiques ou institutionnels qui traversent la sociologie francophone (rubrique « Débat »).


La revue est publiée avec le soutien de l’Académie suisse des sciences humaines et sociales et de la Maison des sciences de l’Homme Paris Nord. Elle est soutenue par l’Institut des sciences humaines et sociales (InSHS) du CNRS, 2023-2024.

 

Livraison septembre 2023

 

C’est la rentrée. L’été est fini, et avec lui, la période des festivals, ces moments où l’on écoute (et vit) la musique quand elle se joue. Le dossier de cette livraison nous invite à entrer dans les coulisses de la musique vivante, et notamment dans l’activité de captation qui s’attache, paradoxalement, à conserver l’immédiateté du concert. Loïc Riom et Michaël Spanu ,  qui pilotent ce dossier, nous invitent tout d’abord à comprendre la relation qui se joue entre ces deux moments que tout semble opposer, et à saisir tout le travail de médiation de l’œuvre vivante. Mylène Tanferri, Dominique Vinck et Sarah Waeber se penchent sur l’organisation sociotechnique et le travail des technicien·nes qui préparent le DVD d’un grand spectacle live en prenant comme porte d’entrée le traitement d’une défaillance technique touchant un élément du concert. Gérôme Guibert et Michael Spanu s’intéressent, quant à eux, à l’économie de la captation ; à son émergence avec le soutien d’acteurs, souvent publics ; à son développement autour de deux mondes, celui des artistes et celui des technicien·nes, dont la complémentarité n’est pas immédiate. Heiwon Won nous invite à regarder de plus près le phénomène des concerts en ligne de la K-pop coréenne qui, pour leur part, ne doivent leur existence qu’à une grande dépendance aux plates-formes de diffusion et sont confrontés au défi technique de la reproduction fidèle des caractéristiques propres aux concerts traditionnels. Sylvain Martet nous emmène du côté de la scène punk hardcore montréalaise ! Il examine l’effet des réseaux sociaux numériques sur la circulation d’enregistrements live et le rôle fédérateur important que celle-ci joue dans la vie des scènes musicales en tant que pratique de partage, de (re)découverte et de discussion. Enfin, Mélanie Nittis rend compte de l’usage ambivalent de la captation audiovisuelle dans la performance rituelle d’improvisation poétique chantée dans le village de l’île grecque de Kárpathos. Largement diffusées sur Internet, ces vidéos amateurs peuvent aussi bien être perçues comme un élément mettant en péril, à travers les très nombreuses captations touristiques, la dimension rituelle de l’improvisation poétique, que comme le moyen de la préserver, la perpétuer et la valoriser, notamment auprès des ressortissants expatriés.

Deux textes alimentent la rubrique Théories et recherche. Le premier, celui d’Émilie Pierre et de Nathalie Burnay se penche le collectif de travail dans les entreprises de travail adapté et sur la fragilité qui le caractérise, pris qu’il est entre l’adaptation aux handicaps de chaque travailleur·se et les impératifs de productivité et de rentabilité minimales de l’entreprise. Le second, celui de Pauline Mesnard, examine le double risque économique et moral que représente la retraite pour les petits paysans suisses et français, et s’attache au sens donné au maintien des pratiques de travail pour ces « paysans dans l’âme » disposés à « Mourir en salopettes ». Romain Perrier, pour Premiers textes, éclaire, à l’aune du cas nantais, le phénomène de l’habitat participatif et, notamment, les mécanismes économiques et politiques qui supportent son institutionnalisation localement. Leïla Frouillou et Mathieu Rossignol-Brunet, dans leur article présenté dans la rubrique La recherche en actes, étudient les évolutions récentes de la stratification socio-scolaire des formations supérieures en France en procédant à une comparaison du profil des étudiant·es admis·es selon la sélectivité des filières d’étude.

Le Grand Résumé de l’ouvrage de Josselin Tricou, Des soutanes et des hommes. Enquête sur la masculinité des prêtres catholiques, fait se rencontrer deux champs de la sociologie a priori éloignés, celui du catholicisme et celui des sexualités, en interrogeant la masculinité du prêtre en tant que pivot du système de genre de l’Église catholique et enjeu social, politique et moral de cette dernière. Loïc Bizeul et Noémie Issan Benchimol engagent la discussion avec l’auteur de ce Grand résumé.

Enfin, Sophie Divay et Florence Legendre proposent de découvrir/redécouvrir les travaux de Juliet Corbin et d’Anselm Strauss sur l’expérience de la maladie chronique. Pour ce faire, elles ont traduit et introduit les chapitres 1 « L’effet de la maladie chronique sur la vie des gens » et 7 « Travailler ensemble pour gérer la maladie » de l’ouvrage publié en 1988 par ces deux auteur·ices et intitulé Unending Work and Care. Managing Chronic Illness at home. Outre les deux chapitres présentés dans cette livraison, il est possible de consulter, en cliquant sur un lien hypertexte en annexe à la traduction du chapitre 7, le chapitre 12 du même ouvrage proposant deux études de cas sur la façon dont le·la conjoint·e est affecté·e par la maladie chronique de l’autre.

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