La vie des associations

Association des Amis de Stendhal (Paris) :
https://www.associationamisstendhal.org/

Association Stendhal (Grenoble) :
https://www.association-stendhal.com/

Actualité des ventes stendhaliennes

Par François Bronner, Président de l’Association des Amis de Stendhal

2023

Il n’y a pratiquement pas eu au cours des trois premiers trimestres de l’année 2023 de ventes aux enchères intéressantes (sauf une) proposant des lots relatifs à Stendhal, et cela contrairement à certaines années antérieures. Nous retiendrons donc uniquement la vente chez Sotheby’s Paris du 4 juillet 2023 qui proposait des livres et des manuscrits de la bibliothèque d’Alain Schimel, bibliophile bien connu des stendhaliens. Plusieurs éditions originales importantes ainsi que des lettres y étaient proposées.

On notera la célèbre lettre de cinq pages, signée « Dubois », datée du 29 octobre 1808, adressée à sa sœur Pauline, dans laquelle Beyle exprime toute sa passion pour la musique, l’Italie et les femmes : « Je veux t’écrire toute ma vie, et au-delà même comme Madame Necker ».

Il faut aussi citer deux intéressantes notes autographes (soit deux pages), datées respectivement du 6 et du 12 mai 1827, relatives à une possible nouvelle édition de Rome, Naples et Florence. Stendhal y fait mention des critiques et remarques qu’il a reçues et évoque la possibilité de corrections. Il note en particulier : « Critique verte de Clara G », c’est à dire de Mérimée.

Trois lettres de Stendhal à son ami Salvagnoli entre 1831 et 1833 étaient aussi mises en vente (leur texte fut publié par Jacques Houbert dans L’Année stendhalienne n^o 10, 2011).

Du point de vue des livres, la vente présentait une série d’éditions originales de premier plan.

La pièce maîtresse était certainement l’édition originale de 1817 de l’Histoire de la peinture en Italie, deux volumes exceptionnels annotés par Stendhal, et un des rares exemplaires avec le nom complet de l’auteur : « M. Beyle ex-auditeur au Conseil d’État » et non simplement les initiales M.B.A.A. Cet exemplaire en reliure d’époque était celui de l’historien Louis de Potter avec un long envoi amical au destinataire. Estimé 100 000 à 150 000 €.

Était aussi proposée l’édition originale du premier livre de Stendhal : Lettres écrites de Vienne en Autriche sur le célèbre compositeur J^H HAYDN suivies d’une vie de Mozart et de Considérations sur Métastase… Cette édition de 1814, rare, est estimée 2 000-3 000 €. L’édition de 1817 sous le titre : Vies de Haydn, Mozart et Métastase figurait aussi dans la vente.

On remarquait l’édition originale (1817) de Rome, Naples et Florence en 1817, un exemplaire enrichi d’un envoi de la main de Stendhal à Félix Faure et estimée 2 000-3 000 €.

L’édition originale de Le Rouge et le Noir présentée à la vente est l’exemplaire de Félix Faure (son cachet sur le faux titre). De plus, en tête du premier tome est relié un exemplaire de Racine et Shakespeare (édition de 1823). L’ouvrage est estimé entre 20 000 et 30 000 €. On peut remarquer que, d’une part, cet exemplaire avait été vendu il y a quelques années par un grand marchand expert parisien, et d’autre part, qu’une autre édition originale du Rouge (deux volumes demi maroquin) avait été vendue 15 000 € (hors frais) à Drouot au quatrième trimestre 2022.

Figuraient encore dans cette vente une édition originale de De l’Amour (1822), estimée 1 500-2 000 €. (Notons que lors de ventes dans les années antérieures, une édition de 1822, en deux volumes reliés de De l’Amour, se vendait autour de 5 000 €).

L’édition originale rare d’Armance, 1827, trois volumes (reliure moderne en maroquin avec étui) était estimée 10 000-15 000 €. (Notons qu’un autre exemplaire d’Armance s’était fort bien vendu dans une vente à Drouot au quatrième trimestre 2022.)

L’édition originale des Promenades dans Rome (1829), en reliure d’époque et bien complète (avec les deux plans et la gravure), était estimée 1 200-1 800 €.

L’édition originale en deux volumes des Mémoires d’un touriste (1838) (reliure moderne en maroquin sous étui), exemplaire Brayat puis Filippi, avait une estimation de 2 000-3 000 €.

On remarquait encore une édition originale de La Chartreuse de Parme (1839), en deux volumes sur vélin en reliure de maroquin rouge de Chambolle-Duru, estimée 12 000-18 000 €.

Était aussi proposée l’édition originale de L’Abbesse de Castro (1839) (reliure en maroquin bleu nuit moderne de Kieffer) à laquelle était jointe l’édition pré-originale parue dans la Revue des Deux Mondes (demi percaline bleue), l’ensemble estimé 1 000-1 500 €.

On ne saurait manquer de citer enfin les exemplaires de Racine et Shakespeare I et II (1823 et 1825), tous deux reliés en demi-maroquin, l’ensemble estimé à 300-500 €, et un rare exemplaire broché D’un nouveau complot contre les industriels (1825), estimé à 1 000-1 500 €.

Cette vente n’était pas en salle mais en ligne et il semble qu’elle n’ait pas donné autant de résultats que ce que l’on aurait pu espérer. En effet, plusieurs lots paraissent à notre connaissance ne pas avoir trouvé preneur. Pour ceux-ci, on peut souhaiter qu’une seconde vente soit organisée.

Soutenances de thèse

2024

Emiliano Cavaliere soutiendra sa thèse « Ironie stendhalienne et authenticité subjective. Une approche linguistique des manières du naturel dans Le Rouge et le Noir » (sous la direction de Marion Carel et Barbara Carnevali) le 6 mars 2024 à l’EHESS.

2023

Juliette Mascart a soutenu une thèse le 20 juin 2023 intitulée « Réseaux et journaux sous la Restauration : la fabrique de l’homme de lettres à travers l’exemple de Henri Beyle », sous la direction de Mariane Bury, à Sorbonne Université.