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Fouille de la partie est de Boncuklu Tarla : nouvelles données sur la fin du PPNA dans la vallée du haut Tigre

Ergül Kodaş
p. 241-263

Résumés

Le site de Boncuklu Tarla, dans la province de Mardin en Turquie, a été identifié en 2008 et est fouillé depuis 2012. Ces fouilles représentent une nouvelle occasion de retracer la chronologie complète du Néolithique précéramique dans la vallée du haut Tigre en raison de la présence de couches archéologiques allant de l’Épipaléolithique à la fin du PPNB récent. Dans la partie est de Boncuklu Tarla, les restes archéologiques du PPNA nous permettent également de voir l’architecture communautaire, domestique et l’organisation spatiale du village dans le contexte chronologique du Xe millénaire. Dans cette zone, nous avons identifié un bâtiment communautaire entouré de maisons. Des sépultures du PPNA ont été mises au jour dans ce secteur ainsi que du matériel lithique et des objets de prestige en pierre et en os. Ces données nouvelles nous permettent d’approfondir notre connaissance de la culture matérielle de la fin du Xe millénaire dans la vallée du haut Tigre.

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Notes de l’auteur

Les recherches présentées dans cet article ont été menées dans le cadre des fouilles de sauvetage réalisées en 2017 et 2019 à Boncuklu Tarla. Les fouilles de Boncuklu Tarla ont été financées par le ministère du Tourisme et de la Culture (Turquie) et les Travaux hydrauliques d’État (DSİ, Turquie) ainsi que le musée de Mardin (Turquie). Nous tenons à remercier tous ces institutions pour leur soutien, ainsi que Frédéric Abbès, Marcel Otte, Mehmet Özdoğan, Kadriye Özçelik, Erhan Bıçakçı, Juan José Ibáñez, Moritz Kinzel, Marion Benz et Aslı Erim-Özdoğan pour leur soutien et leurs conseils, qui nous sont toujours précieux.

Texte intégral

  • 1 Erim-Özdoğan 2011.
  • 2 Rosenberg 2011b.
  • 3 Karul 2011.
  • 4 Rosenberg 2011a.
  • 5 Miyake et al. 2012.
  • 6 Özkaya et Coşkun 2011.
  • 7 Kodaş et al. 2020.
  • 8 Stordeur 2015.

1La période la plus ancienne du Néolithique précéramique (PPNA) est bien attestée dans la vallée du haut Tigre. Elle fut définie à partir des fouilles menées à Çayönü 1, Demirköy 2, Gusir Höyük 3, Hallan Çemi 4, Hasankeyf Höyük 5, Körtik Tepe 6, et plus récemment Çemka Höyük 7 (fig. 1). En revanche, la phase de transition entre le PPNA et le PPNB y est peu connue, et de ce fait mal comprise. Elle est principalement définie, d’un point de vue architectural, par le passage du plan circulaire vers le plan rectangulaire. Quant à la période du PPNB ancien, elle a uniquement été définie d’après les fouilles de Çayönü réalisées dans les années 1960. Or, bien qu’il soit une référence importante, le site de Çayönü ne présente pas une continuité chronologique ni stratigraphique sûre. La phase transitionnelle du PPNA vers le PPNB y est particulièrement problématique car elle ne présente pas de bâtiments conçus selon un plan intermédiaire entre le plan circulaire et le plan rectangulaire 8, condition sine qua non pour justifier son existence. Jusqu’à maintenant, il s’agissait pourtant de la seule référence pour cette période dans le Haut-Tigre.

Figure 1.

Figure 1.

Localisation de Boncuklu Tarla et sites principaux du Xe millénaire avant notre ère au Proche-Orient

(E. Kodaş sur fond M. Sauvage)

  • 9 Le site est situé dans le district de Dargeçit, à environ 125 km à l’est de Mardin, en Turquie. Il (...)

2C’est pourquoi le site de Boncuklu Tarla 9 (fig. 1 et 2) apporte un éclairage opportun sur la question. Découvert en 2008, il a été fouillé pendant quatre saisons et six niveaux d’occupation ont été nettement définis. Si les fouilles se sont d’abord concentrées sur la partie centrale du site, elles se sont ensuite déplacées vers l’est avec la découverte de bâtiments d’un intérêt tout particulier. La partie est du site est située géographiquement et chronologiquement dans la continuité de la partie centrale : il ne s’agit aucunement de sites différents. Il n’existe pas à notre connaissance de rupture spatiale entre les deux ; ils ne sont d’ailleurs éloignés que de 100 m.

Figure 2.

Figure 2.

Plan et secteurs fouillés du site

(archive de Boncuklu Tarla)

3Dans cet article, nous aimerions apporter une attention spéciale à l’architecture et au matériel retrouvé dans la partie est du site de Boncuklu Tarla pour revisiter, en particulier, la définition de la période de transition entre PPNA et PPNB. La singularité du site réside dans son potentiel à interroger des modèles que le temps a transformé en stéréotypes au cours du Xe millénaire.

Architecture et chronologie de la partie est de Boncuklu Tarla

  • 10 Kodaş 2019.

4Le site de Boncuklu Tarla permet de retracer l’évolution chronologique des modes de construction au cours du Néolithique précéramique dans la vallée du haut Tigre. La partie centrale du site, qui fut l’objet de nos premières investigations, a livré des vestiges architecturaux datés du PPNB récent, moyen et ancien, de la période de transition entre PPNA et PPNB, du PPNA, et de l’Épipaléolithique récent. Les parties est et sud-est du site ont livré des vestiges architecturaux datés du PPNA et de la transition entre PPNA et PPNB (fig. 3a et b). De ce fait, on constate que le site a été occupé depuis l’Épipaléolithique récent jusqu’au PPNB récent, mais que certaines parties du site ont été occupées plus longtemps et plus intensivement que d’autres. La partie est, de même que la partie centrale, présente une continuité chronologique et stratigraphique, mais elles ne sont pas de même durée. Nous avons déjà eu l’occasion dans une précédente publication 10 d’établir cette continuité concernant la partie centrale. Le niveau de transition entre le PPNA et le PPNB, en particulier, y a été clairement attesté par deux sondages mais les fouilles ne sont pas encore descendues jusqu’à ce niveau dans les secteurs où a été mise au jour l’architecture afin de pouvoir la préserver. Dans la partie est du site, où l’occupation s’est interrompue avant le PPNB, il a été plus aisé de parvenir à ce niveau et, par conséquent, la mise au jour d’une architecture transitionnelle a été possible. Il est donc évident que l’ensemble du site a été occupé pendant les périodes du PPNA et de la transition entre le PPNA et le PPNB, mais qu’un déplacement s’est ensuite opéré depuis la partie est. Cette mobilité n’est pas pour nous surprendre, puisqu’elle est attestée sur les sites de Çayönü et de Jerf el-Ahmar, notamment. Nous sommes donc en possession d’une séquence stratigraphique cohérente et détaillée dont l’originalité doit d’emblée être soulignée.

Figure 3a.

Figure 3a.

Photographie aérienne et plan de la partie est du site de Boncuklu Tarla : maison de plan sub-rectangulaire du niveau 4b, maison de plan circulaire du niveau 4b, structure circulaire du niveau 5 et maison de type grill-plan du niveau 4a

(archive de Boncuklu Tarla)

Figure 3b.

Figure 3b.

Évolution architecturale du site

(archive de Boncuklu Tarla)

  • 11 Kodaş 2019.
  • 12 Ce bâtiment correspond à la phase récente du grill-plan de Çayönü, PPNB ancien.

5Un point crucial pour la compréhension chronologique du site est la différence d’organisation spatiale interne relative aux bâtiments domestiques 11. Commençons, pour rappel, par la partie centrale du site. Au PPNB récent, dans le Haut-Tigre, les maisons sont toutes de plan cellulaire, c’est-à-dire divisées en pièces de forme orthogonale. Il s’agit apparemment d’une constante régionale. Sur le site de Boncuklu Tarla, la dimension de ces maisons est en moyenne de 10 m de longueur pour 5,50 m de largeur. Au PPNB moyen, cette constante disparaît puisqu’on observe la présence à la fois de maisons de plan unicellulaire, mesurant 6 m par 5,5 m en moyenne, et d’autres de plan pluricellulaire, mesurant 9 m par 5,5 à 6 m en moyenne. Remarquons aussi que les maisons du PPNB moyen et récent sont toutes bâties à l’ouest du bâtiment en terrazzo, seul bâtiment communautaire commun à ces deux périodes. Au PPNB ancien, apparaît sur le site un bâtiment d’un plan très différent, le bâtiment de type grill-plan 12, formé de pièces rectangulaires allongées parallèles les unes aux autres et terminé par une pièce de dimension relativement supérieure. Cette dernière est située au nord du bâtiment, tandis que les murs du soubassement formant les grilles sont placés au sud. Ses dimensions sont d’environ 10 m de long pour 6 m de large, et la pièce située au nord mesure 5 m par 6 m. À l’intérieur de cette dernière, se trouvent une banquette (dans la partie ouest) et un foyer (près de l’angle nord-est). Concernant la période de l’Épipaléolithique récent, daté par 14C calibré du XIe millénaire, a été découvert à ce jour un seul bâtiment circulaire, d’environ 9 m de diamètre. Le bâtiment est enterré et possède cinq contreforts ainsi qu’un pilier. Chose intéressante, nous avons pu mettre en évidence sa rénovation au PPNA ancien, qui a eu pour effet d’en modifier le plan. Un contrefort et un pilier supplémentaires ont été ajoutés. Récemment, nous avons également mis au jour un bâtiment du PPNA ancien dans la partie sud-est du site, construit sur un plan ovale (environ 7,50 m de diamètre), enterré, et doté de quatre piliers centraux. En résumé, le site de Boncuklu Tarla présente une richesse certaine dans le domaine architectural, mais il est évident que les périodes du PPNB ancien, du PPNA ancien et de l’Épipaléolithique sont les moins bien représentées, puisque la première se manifeste par un seul bâtiment, la seconde par six bâtiments, et la dernière également par un bâtiment. Elles seront l’objet principal de nos recherches lors de notre prochaine saison de fouille.

6Afin de mieux documenter la partie est du site, nous avons concentré en 2019 les opérations de terrain sur la mise au jour des restes architecturaux sur une superficie d’environ 550 m2. Notre objectif, de même que pour la partie centrale, est de mieux comprendre la chronologie, les modes de construction et l’organisation interne des bâtiments communautaires et domestiques (maisons), mais aussi de mieux définir l’organisation spatiale de cet ensemble architectural à la fin du Xe millénaire avant notre ère. Les niveaux définis dans ce contexte correspondent à trois niveaux d’occupation, à savoir les niveaux 4a, 4b et 5 du site de Boncuklu Tarla (fig. 3 et 4), identifiés par des sondages effectués en 2012 (K9) et 2017 (K9 et T5), dans la partie centrale du site de Boncuklu Tarla.

Figure 4.

Figure 4.

Stratigraphie de la partie centrale du site (sondage K9)

(archive de Boncuklu Tarla)

Architecture du niveau 4a

  • 13 Erim-Özdoğan 2011.

7L’architecture du niveau 4a correspond à la dernière phase d’occupation du PPNA dans la partie est du site. Elle est caractérisée par une maison de type grill-plan, malheureusement en mauvais état de conservation en raison d’activités agricoles récentes (structure 5). Elle mesure environ 7 m de longueur et 5 m de largeur (fig. 5). Elle possède une pièce rectangulaire dans la partie est qui mesure 5 × 4 m de superficie. L’ensemble a été construit sur un soubassement en pierre et sur une maison de plan circulaire du niveau 4b. Ce bâtiment de type grill-plan est plus petit que celui qui a été mis au jour dans la partie centrale du site et possède une orientation différente. D’un point de vue typologique, ce plan est en tous points comparable à celui des bâtiments en grill-plan de la phase ancienne mis au jour à Çayönü 13. Un troisième bâtiment de ce type a partiellement été mis au jour à Boncuklu Tarla, mais il est impossible, dans l’état actuel de nos recherches, d’en préciser les dimensions et le plan complet.

Figure 5.

Figure 5.

Photographie aérienne et maison de type grill-plan du niveau 4a

(archive de Boncuklu Tarla)

Architecture du niveau 4b

8L’architecture du niveau 4b est la mieux représentée. Elle a été définie sur un espace de 500 m2 et présente des bâtiments aux plans variés selon qu’ils sont domestiques ou communautaires : circulaires et sub-rectangulaires pour les maisons, quadrangulaire pour le bâtiment communautaire. Les maisons sont caractérisées par leur plan, l’aménagement intérieur et les restes d’outils identifiés sur leur sol et destinés aux activités de la vie quotidienne (voir infra). Nous avons également identifié des sols circulaires, probablement de silos individuels, autour des maisons (structure 8-11), ainsi que des espaces collectifs non construits (« places ») entre les maisons. Certains de ces bâtiments ont été endommagés lors de la construction du bâtiment en grill-plan, appartenant au niveau supérieur, indice de leur antériorité.

Bâtiments sub-rectangulaires (structures 2, 3 et 7)

9Trois maisons de plan sub-rectangulaire, mesurant environ 8 à 10 m de longueur et 4 à 5 m de largeur, ont été mises en évidence autour du bâtiment communautaire (fig. 2). Elles sont toutes unicellulaires et leur sol est réalisé en terre à bâtir, mais certaines possèdent une petite pièce rectangulaire adossée au mur extérieur près de l’entrée (fig. 6a). Ces maisons possèdent des murs de soubassement individuels (structure 3), excepté les deux maisons qui ont des murs communs avec le bâtiment communautaire, à l’est (structure 7) et à l’ouest de celui-ci (structure 2). Elles possèdent toutes un contrefort interne situé juste en face de l’entrée (fig. 6a). Certaines d’entre elles possèdent également des banquettes adossées au mur long, souvent le mur ouest. Le mobilier retrouvé est constitué de mortiers, de meules, de foyers et de restes lithiques. De plus, plusieurs sépultures primaires et secondaires ont été mises au jour au sein des maisons.

Figure 6.

Figure 6.

Photographies aériennes d’une maison de plan circulaire et d’une maison sub-rectangulaire du niveau 4b

(archive de Boncuklu Tarla)

Bâtiments circulaires (structures 4 et 6)

10Dans l’état actuel des fouilles, deux maisons de plan circulaire ont été découvertes, l’une installée au nord (structure 4) et l’autre installée à l’ouest (structure 6) du bâtiment communautaire (fig. 2). Elles possèdent des contreforts semblables à ceux identifiés dans les maisons de plan sub-rectangulaire (fig. 6b). Le sol des maisons de plan circulaire est également en terre à bâtir ou composé de petits galets. Une de ces maisons possède une petite pièce rectangulaire et l’autre une petite pièce circulaire à l’extérieur. Le mobilier est similaire à celui retrouvé dans les maisons sub-rectangulaires, excepté pour l’absence de meules, et seules des inhumations primaires ont été attestées.

Bâtiment communautaire (structure 1)

11Ce bâtiment est de plan quadrangulaire et possède un aménagement intérieur différent des maisons du niveau 4b, raison pour laquelle il a été défini comme communautaire. Il est situé au milieu des maisons de plan sub-rectangulaire et circulaire (fig. 2). Ses dimensions sont de 8,50 m de longueur (est-ouest) et 8,30 m largeur (nord-sud), pour une superficie de 70 m2 (fig. 7). Il a été construit dans une fosse creusée dans le sol vierge sur une profondeur d’environ 2 m, ce qui correspond à un volume de 140 m3 de déblais qui ont dû être déplacés pour sa construction. Il est par ailleurs important de souligner que ce bâtiment a été remblayé entièrement et en une seule fois après son abandon avec de la terre et de grandes pierres dans leur état brut.

Figure 7.

Figure 7.

Photographies aériennes du bâtiment communautaire du niveau 4b

(archive de Boncuklu Tarla)

12Les murs ont été maçonnés en pierres de petit appareil naturelles ou sommairement équarries et liées avec un mortier de terre. Quatre piliers sont dressés symétriquement au milieu de l’espace central. Trois piliers sont complets et conservés sur 1,50 m de haut. Les deux piliers qui sont situés au nord-ouest sont quadrangulaires et mesurent environ 30 cm de large pour 30 cm de long. Par contre, les deux autres piliers situés au sud-est sont rectangulaires. Ils mesurent 20 cm de large et 50 cm de long. Le bâtiment possède également un contrefort sur le mur sud-est et deux autres sur le mur nord-ouest. Les trois mesurent environ 50 cm de large et 30 cm de profondeur. Le contrefort se situant au nord-est est situé au centre d’un renfoncement du mur et délimite ainsi deux niches. Le milieu de ces deux niches forme un contrefort. Les contreforts situés à l’ouest sont très endommagés. Nous avons également mis au jour une petite niche, qui mesure 40 × 40 cm, dans le mur ouest (vers l’angle sud-ouest).

  • 14 Erim-Özdogan 2011, p. 186-186.
  • 15 Schmidt 2010, p. 240-243 ; Schmidt 2012.
  • 16 Çelik 2019, p. 26-27.
  • 17 Karul 2019.

13Concernant la présence des contreforts contre la face extérieure est et ouest du bâtiment communautaire, ils ne sont pas situés sur le même axe que les quatre piliers qui se trouvent au milieu du bâtiment ni disposés en face des contreforts du mur est. De plus, les contreforts bâtis à l’ouest ne s’élèvent pas jusqu’à la hauteur du sommet du mur extérieur. Ce genre de contrefort est bien connu à Çayönü 14, Göbekli Tepe 15, Hurbetsuvan 16, Karahan Tepe 17, mais on y observe un placement symétrique entre les piliers et les contreforts.

  • 18 Schmidt 2012.
  • 19 Çelik 2019, p. 27.
  • 20 Karul 2019.
  • 21 Özdogan et Erim-Özdogan 1998, p. 584 ; Schirmer 1988, p. 365-370.
  • 22 Schirmer 1988, p. 368-370.

14Pour résumer, le bâtiment aux piliers de Boncuklu Tarla possède un plan et un aménagement intérieur similaires à certains bâtiments communautaires connus dans la vallée du haut Tigre. Il possède un plan quadrangulaire, des piliers et des contreforts qui sont similaires à ceux du bâtiment au sol pavé (Flagstone Building) de Çayönü. En revanche, le bâtiment de Çayönü possède deux piliers centraux et non quatre comme c’est le cas à Boncuklu Tarla, qui est en cela comparable à certains bâtiments mis au jour à Göbekli Tepe 18, Hurbetsuvan 19 et Karahan Tepe 20. De surcroît, le Flagstone Building de Çayönü est contemporain avec les maisons de type grill-plan qui se situent au nord et nord-est de ce dernier 21. Il n’a pas non plus été enfoui suite à son abandon. Il faut aussi noter que les maisons de type grill-plan se situent à distance du Flagstone Building à Çayönü 22, tandis qu’elles entourent le bâtiment aux piliers de Boncuklu Tarla. Il est difficile de préciser, pour l’instant, le lien chronologique entre le bâtiment communautaire et la maison en grill-plan qui date du niveau 4a à Boncuklu Tarla. Il est possible que les deux constructions aient été utilisées au même moment avant l’abandon du bâtiment aux piliers. Cela reste à déterminer par de futures fouilles.

Contexte chrono-culturel de l’architecture du niveau 4b

  • 23 Stordeur 2015.
  • 24 Watkins 2006, p. 17-18 ; Goring-Morris et Belfer-Cohen 2014.
  • 25 Stordeur 2015 ; Watkins 2006, p. 17-18 ; Hauptmann 2011, p. 86-88.
  • 26 Goring-Morris et Belfer-Cohen 2014 ; Rosenberg 2011a, p. 62-63
  • 27 Stordeur 2015 ; Hauptmann 2011 ; Watkins 2006 ; Goring-Morris et Belfer-Cohen 2014 ; Rosenberg 201 (...)

15Les villages du PPNA, dans la deuxième moitié du Xe millénaire au Proche-Orient, inaugurent un nouveau type de construction, appelé à jouer un rôle essentiel dans les organisations villageoises 23. C’est en effet à cette époque qu’outre les maisons d’habitation, les « bâtiments communautaires » font leur apparition au sein de l’espace villageois proche-oriental 24. C’est sans doute une des premières attestations historiques clairement visibles d’une organisation sociale concrétisée par l’architecture 25. Les réflexions menées autour de ces bâtiments ont conduit à les caractériser en fonction de leur usage supposé ou d’une spécificité marquante tels que « bâtiments collectifs », « bâtiments communautaires », « bâtiments monumentaux », « bâtiments publics », « bâtiments cultuels », « bâtiments de stockage » ou encore « bâtiments mégalithiques » 26. Les restes architecturaux du niveau 4b de Boncuklu Tarla nous permettent d’aborder des questionnements d’ordre chronologique et culturel et de discuter la diversité des bâtiments communautaires au PPNA au nord de la Mésopotamie 27.

  • 28 Özdoğan et Erim-Özdoğan 1998.
  • 29 Erim-Özdoğan 2011.

16D’un point de vue stratigraphique, le niveau 4b se trouve sous le bâtiment de type grill-plan (niveau 4a) contemporain de la phase dite early grill-plan building mise au jour à Çayönü 28, et datée du PPNA 29. Le bâtiment de type grill-plan de la phase récente de Boncuklu Tarla identifié dans la partie centrale du site date pour sa part du PPNB ancien (8546-8502 av. J.-C. au 14C calibré), ce qui correspond au late grill-plan building de Çayönü. La présence des bâtiments de type grill-plan sur deux niveaux à Boncuklu Tarla trouve donc une équivalence avec la stratigraphie relevée à Çayönü pour la fin du PPNA et le PPNB ancien. On peut donc émettre l’hypothèse raisonnable selon laquelle le niveau 4b de Boncuklu Tarla est daté du Xe millénaire, non seulement parce qu’il est antérieur au bâtiment daté du milieu du IXe millénaire, mais surtout parce qu’il présente une architecture hybride caractéristique de cette période antérieure.

  • 30 Yartah 2004, p. 149, fig. 16 ; Yartah 2013.
  • 31 Schmidt 2012 ; Hauptmann 2011.
  • 32 Çelik 2014, p. 11-12 ; Çelik 2016, p. 422.
  • 33 Çelik 2014 ; Çelik, Güler et Güler 2011, p. 226-227.
  • 34 Moetz et Çelik 2012, p. 680-681.
  • 35 Moetz et Çelik 2012, p. 681.
  • 36 Çelik 2017, p. 362.
  • 37 Çelik 2017, p. 364.
  • 38 Verhoeven 2001, p. 8-9.
  • 39 Çelik 2017, p. 64.
  • 40 Schmidt 2012 ; Hauptmann 2011 ; Kodaş 2015 ; Claire, Dietrich et Gresky-Show 2019, p. 99-101.
  • 41 Banning 2011, p. 658.
  • 42 Watkins 1987 ; Kempisty 1990, p. 16-18.
  • 43 Miyake et al. 2012, p. 3-4.
  • 44 Karul 2011, p. 2-3.
  • 45 Özdoğan et Erim-Özdoğan 1998 ; Schimmer 1988.
  • 46 Kozlowski 1990, p. 180-182 ; Kempisty 1990, p. 16-17.
  • 47 Watkins 1987.
  • 48 Watkins 1990.

17À cette analyse chronologique doit correspondre l’étude précise d’éléments architecturaux susceptibles de présenter les caractéristiques culturelles locales, et même régionales, des périodes attestées sur le site. Dans cette perspective, nous souhaitons premièrement aborder la présence de piliers. Ces derniers sont principalement connus grâce au site de Göbekli Tepe, situé dans la province de Şanlıurfa (Turquie), mais ils sont en réalité présents sur d’autres sites d’Anatolie orientale. On peut les distinguer en quatre catégories distinctes en fonction du matériau de construction et de leur forme : a. les piliers en pierre à chapiteau en T ou sans chapiteau, b. les piliers en terre à bâtir compactée sans aucun indice de chapiteau, c. les piliers anthropomorphes en pierre ou en argile et d. les piliers maçonnés en pierres sèches. Les piliers en forme de T, les piliers anthropomorphes en pierre et certains éléments comme le totem-pole de Göbekli Tepe (excepté le fragment d’un pilier anthropomorphe provenant de Tell Abr 3 30 en Syrie du Nord) ont tous été retrouvés dans la région de Şanlıurfa, plus précisément à Göbekli Tepe 31, Taşlı Tepe 32, Sefer Tepe 33, Hamzan Tepe 34, Karahan Tepe 35, Kurt Tepe 36, Ayanlar Höyük 37, Kılışik 38, Hurbetsuvan 39. Les piliers à chapiteau en forme de T et anthropomorphes mis au jour à Göbekli Tepe et ses environs ont des dimensions monumentales de type « mégalithique » 40. Leur placement à l’intérieur des maisons fait penser qu’ils ont été employés comme poteaux pour soutenir la charge de la toiture 41. Leur intérêt réside aussi dans leur iconographie, puisqu’ils comportent des motifs gravés. Or, la présence de bas-reliefs représentant des figures humaines et animales sur des piliers de la région de Şanlıurfa revêt une importance particulière pour notre sujet. Aucune représentation similaire n’est attestée sur les piliers sans chapiteau présents dans la vallée du haut Tigre et en Djézireh orientale 42. Les piliers en pierre sans chapiteau ont tous été mis au jour dans la vallée du haut Tigre, sur les sites de Hasankeyf Höyük 43, Gusir Höyük 44, Boncuklu Tarla et Çayönü 45. Les piliers de « terre à bâtir compactée » sans aucun indice de chapiteau (en argile et en terre à bâtir) et les piliers anthropomorphes en argile sont connus uniquement sur les sites de Nemrik 9 46 et Qermez Dere 47 en Djézireh orientale. L’utilisation de l’argile pour la construction des piliers anthropomorphes retrouvés à Qermez Dere exclut qu’ils aient été utilisés comme éléments architecturaux 48.

  • 49 Karul 2011, p. 2 ; Miyake et al. 2012, p. 4-5 ; Erim-Özdoğan 2011, p. 186-187.
  • 50 Yartah 2004, p. 149.
  • 51 Yartah 2013, p. 149 ; Kodaş 2015, p. 12-13.
  • 52 Kodaş 2018, p. 8-10.

18Pour affiner le propos précédent, nous pouvons proposer une catégorisation différente fondée sur une diversité typologique régionale : 1. les piliers de pierre à chapiteau en T et sans chapiteau, ainsi que les piliers anthropomorphes de la région de Şanlıurfa, 2. les piliers sans chapiteau en pierre de la vallée du haut Tigre 49, 3. les piliers de « terre à bâtir tabassée » sans aucun indice de chapiteau (en argile et en terre à bâtir) et 4. les piliers anthropomorphiques en argile de Djézireh orientale. Les motifs animaliers, humains et géométriques sont uniquement présents sur les piliers à chapiteau en T. Il est possible que le fragment d’une statuette provenant de Tell Abr 3 50 en Syrie du Nord, décrite par T. Yartah, soit une représentation anthropomorphe qui doive son existence à des contacts culturels interrégionaux avec la région de Şanlıurfa 51. De même, on peut signaler la découverte d’un pendentif anthropomorphe provenant d’un niveau du PPNB ancien de Boncuklu Tarla, donc dans la vallée du haut Tigre 52, qui présente une similarité évidente avec l’iconographie des piliers anthropomorphes connue dans la région de Şanlıurfa.

  • 53 Stordeur 2014 ; Aurenche et Kozlowski 2000.

19En dernière analyse, nous pouvons distinguer quatre types d’espaces dans le village de la partie est de Boncuklu Tarla : le bâtiment communautaire, les bâtiments domestiques, les structures de stockage et les espaces collectifs non construits. Il faut également rappeler que cette phase d’occupation correspond à la période qui est marquée par l’apparition des bâtiments rectangulaires, entre la fin du Xe et le début du IXe millénaire avant notre ère. Toutefois, l’adoption systématique de ce plan se fait très progressivement ; dans certains cas on trouve des subdivisions perpendiculaires à l’intérieur des bâtiments et dans certains autres les angles arrondis des murs extérieurs leur donnent une forme sub-rectangulaire 53. Ainsi, les maisons mises au jour dans la partie est de Boncuklu Tarla sont-elles encore construites selon un plan « archaïque », circulaire ou sub-rectangulaire. Le bâtiment communautaire, en revanche, a été construit suivant un plan rectangulaire. Pour autant, il possède également des caractéristiques hybrides : il a été bâti dans une fosse, caractéristique des bâtiments communautaires de la fin du Xe millénaire avant notre ère. Il est par conséquent possible qu’un foyer d’adoption du plan rectangulaire à Boncuklu Tarla ait débuté avec la construction du bâtiment communautaire, au niveau 4b.

Architecture du niveau 5

  • 54 Özkaya et Coskun 2011, p. 91-92.
  • 55 Karul 2011, p. 2-3.
  • 56 Miyake et al. 2012, p. 4-5.
  • 57 Kodaş et Genç 2019, p. 212-213 ; Kodaş et al. 2020, p. 41-42.

20Les restes architecturaux du niveau 5 ont été identifiés uniquement dans le secteur J21. Il s’agit de deux petites structures circulaires mitoyennes (structure 12-13, fig. 8). La plus grande possède un mur de soubassement en pierres brutes calcaires et un sol pavé de galets et mesurant environ 2 m de diamètre. La seconde mesure 1,50 m de diamètre, possède des murs de soubassement en pierres et un sol en terre à bâtir. Leurs dimensions font penser qu’il s’agit de structures de stockage semblables à celles qui ont été signalées à Körtik Tepe 54, Gusir Höyük 55, Hasankeyf Höyük 56 et Çemka Höyük 57 dans la vallée du haut Tigre. Nous avons également identifié ce niveau dans la partie sud-est du site, dans laquelle ont été découverts des bâtiments similaires à ceux de Nemrik 9 en Djézireh orientale.

Figure 8.

Figure 8.

Photographie aérienne et maison des structures circulaires du niveau 5

(archive de Boncuklu Tarla)

Industries lithiques

  • 58 Kozlowski 1998, p. 181-182.

21Les industries lithiques du PPNA (niveau 4a et 4b) de la partie est de Boncuklu Tarla sont composées surtout de microlithes et de burins, et plus rarement de micro-burins (fig. 9/l). Les premiers se caractérisent par des microlithes géométriques parmi lesquelles sont majoritaires les segments (fig. 9/i), les triangles (fig. 9/j-k) et les triangles allongés à dos (lamelles à dos) et troncatures (fig. 9/h), souvent en obsidienne. Nous avons également retrouvé non seulement un certain nombre de grattoirs allongés, rarement sur éclats et souvent sur des lames épaisses (fig. 9/m-n), mais aussi de lames à retouches denticulées (fig. 9/c), d’éclats massifs à retouches denticulées, de burins et de perçoirs sur lames en silex (fig. 9/o) 58. Nous avons aussi repéré un certain nombre de lames et de lamelles en silex et obsidienne et de déchets de taille qui témoignent que le débitage se faisait sur place (fig. 9/a-b.).

Figure 9.

Figure 9.

Divers nucleus et outils lithiques provenant de la partie est de Boncuklu Tarla : a. lames brutes en obsidienne ; b. lames brutes en silex ; c. lame denticulée en silex ; d. nucleus à lamelle en silex (possiblement par percussion indirecte) ; e. nucleus en silex (par pression) ; f. nucleus à lamelle en obsidienne (par pression) ; g. nucleus en silex (par pierre tendre) ; h. triangles allongés à dos et troncatures ; i. segments de cercle ; j. triangle ; k. segment ; l. burin sur lame ; m-n. grattoirs sur lames ; o. perçoir sur lame ; p. pointe de flèche à pédoncule ; r. couteau en silex sur lame

(archive de Boncuklu Tarla)

  • 59 Aurenche et Kozlowski 2000, p. 132.
  • 60 Kartal 2012, p. 480 ; Kartal et al. 2018, p. 96-97.
  • 61 Kodaş et al. 2020, p. 41-42.
  • 62 Maeda 2018, p. 58-59.
  • 63 Altinbilek-Algül 2013, p. 290.

22Quelques nucleus de morphologies diverses (« balle de fusil », conique, pyramidale, etc.) et des lamelles régulières attestent aussi la présence d’un débitage par pression (fig. 9/e-g). Nous avons retrouvé quelques rares pointes de flèche à pédoncule (fig. 9/p), et uniquement dans le niveau 4a. Il est possible que certains microlithes soient des armatures (fig. 9/h). Il n’y a aucune pointe de flèche de type Nemrik, type pourtant très commun durant les Xe et IXe millénaires dans la région 59, et attesté dans le niveau du PPNB ancien à Boncuklu Tarla. L’industrie lithique du niveau 4b de Boncuklu Tarla n’est donc pas caractéristique de la culture nemrikienne identifiée principalement dans le niveau du Xe millenaire à Körtik Tepe 60, Çemka Höyük 61, Hasankeyf Höyük 62, Gusir Höyük 63 et dans le niveau du IXe millénaire à Boncuklu Tarla. Cette industrie est caractérisée par des pointes de flèche (y compris de type nemrikien) et des triangles, segments et trapèzes, nombreux dans la partie ouest du site durant le PPNB ancien. Au cours du PPNB moyen et récent, les microlithes sont toujours nombreux mais les grandes pointes de flèche (BIA, Big Arrowheads Industry) apparaissent, débitées par pierre tendre sur nucleus naviforme.

  • 64 Kozlowski 1998, p. 196-197.
  • 65 Aurenche et Kozlowski 2000, p. 149 ; Kozlowski 1998, p. 196-199.
  • 66 Aurenche et Kozlowski 2000, p. 176-177.
  • 67 Kozlowski 1998, p. 196-199.
  • 68 Altinbilek-Algül et al. 2013.
  • 69 Altinbilek-Algül et al. 2013, p. 160.

23L’absence de pointes de flèches et la forte présence de lamelles et de triangles allongés à dos et troncatures sont en revanche caractéristiques de la culture m’léfaatienne 64, laquelle succède à la culture zarzienne récente dans la région du Zagros. Cette industrie est définie par la forte présence de grattoirs sur éclats ou lames, d’éclats massifs denticulées, de burins sur cassure, de lames et lamelles retouchées et de perçoirs 65, éléments que l’on trouve abondamment dans la partie est de Boncuklu Tarla. Elle est similaire avec l’industrie qermezienne. La seule différence réside en ce que les pointes khiamiennes sont nombreuses tandis que les pics sont rares dans l’industrie qermezienne. Or, il n’existe aucune pointe de flèche de type khiamien tandis que l’on trouve un certain nombre de pics dans les niveaux 4a et 4b à Boncuklu Tarla. L’industrie lithique de la partie est Boncuklu Tarla n’est donc ni qermezienne ni nemrikienne. En dernière analyse, la partie est de Boncuklu Tarla formerait, à ce jour, la frontière nord du rayonnement de l’industrie lithique m’léfaatienne 66. Dans cette optique, il faut également signaler la présence dominante du débitage de lamelles par pression dans la partie est du Boncuklu Tarla, élément caractéristique de l’industrie m’léfaatienne 67. Le débitage par pression a également été signalé à Çayönü dans le niveau du PPNB ancien (environ 8600 avant notre ère) 68. En Mésopotamie du Nord, cette technique de débitage est présente à partir du PPNB ancien 69. À Boncuklu Tarla, elle est présente à la fin du Xe millénaire, ce qui constitue le terminus ante quem de cette technique en Mésopotamie du Nord.

  • 70 On les trouve à Göbkeli Tepe et Nevali Çori, Schmidt 2012 ; Hauptmann 2011.
  • 71 Aurenche et Kozlowski 2000.
  • 72 Aurenche et Kozlowski 2010.

24Pour résumer, les industries lithiques de la partie est de Boncuklu Tarla correspondent à la fin du PPNA. Les microlithes, et spécialement les triangles allongés (lamelles à dos), sont caractéristiques du PPNA. En revanche, l’apparition du point de flèches à pédoncule dans le niveau 4a et la disparition des segments sont plutôt caractéristiques du PPNB ancien. En effet, l’absence de pointes de flèche à pédoncule est caractéristique du PPNB ancien dans l’ensemble de l’Anatolie orientale 70. Le mode de débitage et la typologie des outils sont caractéristiques de l’industrie m’léfaatienne ancienne. Leur présence montre que le site de Boncuklu Tarla se trouve dans la zone culturelle du Zagros à la fin du Xe millénaire avant notre ère, et non dans la zone culturelle de la Djézireh orientale (à l’instar de Nemrik et Qermez Dere) 71. Dans cette perspective de comparaison géoculturelle, on peut aussi souligner la présence de certains types d’écarteurs, notamment en forme de T et définis comme tokens ou jetons (fig. 13), également typiques de la région du Zagros (type 5 72). Par conséquent, les données recueillies dans la partie est de Boncuklu Tarla, en 2017 et 2019, démontrent que le site s’insère dans le contexte culturel du Zagros, même s’il présente des caractéristiques propres par rapport aux autres sites de la vallée du haut Tigre et de la région de Şanlıurfa, spécialement d’un point de vue architectural.

Sépultures

  • 73 Bocquentin, Kodaş et Ortiz 2016, p. 34-35.
  • 74 Özkaya et Coşkun 2011, p. 90-91.
  • 75 Miyake et al. 2012.
  • 76 Rosenberg 2011b, p. 80-81.
  • 77 Erim-Özdoğan 2011, p. 188-189.
  • 78 Karul 2011, p. 3-4.
  • 79 Kodaş 2018, p. 8-9.
  • 80 Kodaş et al. 2020.

25Approximativement 80 sépultures ont été mises au jour sur le site, contenant plus de 130 sujets, dans les niveaux du PPNB moyen et du PPNA-PPNB transition. Les niveaux du PPNA-PPNB transition comportent 16 sépultures, réparties uniquement dans la partie est du site, pour un total minimum d’une vingtaine de sujets. Les 16 sépultures sont toutes en fosse simple et contiennent un à trois sujets. Elles ont été mises au jour sous les sols des maisons. Les squelettes appartiennent uniquement à des sujets adultes et/ou adolescents, des femmes et des hommes. Aucun enfant ni immature n’a été signalé pour l’instant dans cette partie du site. L’inhumation primaire individuelle est majoritaire, mais on remarque la présence d’un adulte inhumé dans un dépôt secondaire avec un autre sujet adulte qui, lui, est en connexion anatomique (fig. 10/a-b). Nous avons également mis au jour une sépulture contenant uniquement les ossements déconnectés d’un adulte (fig. 10/c) et une autre qui contient un crâne isolé (fig. 10/d) à l’intérieur d’une maison sub-rectangulaire. Toutes les sépultures se trouvent à l’intérieur des maisons et aucune n’a été mise au jour dans le bâtiment communautaire ni dans les espaces vides situés à l’extérieur des bâtiments. Un petit nombre de sites proche-orientaux a fourni des informations sur les coutumes funéraires de cette période, en particulier au Levant, contrairement au Haut-Tigre. En fait, peu de restes humains ont été recensés dans l’ensemble du Proche-Orient pour le PPNA 73 excepté dans la vallée du haut Tigre, et plus spécialement sur les sites de Körtik Tepe 74, Hasankeyf Höyük 75, Demirköy 76, Çayönü 77, Gusir Höyük 78, Boncuklu Tarla 79 et Çemka Höyük 80. Durant cette période, les inhumations primaires sont majoritaires au nord du Proche-Orient.

Figure 10.

Figure 10.

Quelques sépultures mises au jour dans la partie est de Boncuklu Tarla : a-b. inhumation primaire d’un sujet adulte dans une sépulture multiple ; c-d. sujets adultes dans une sépulture secondaire ; d. crâne isolé

(archive de Boncuklu Tarla)

  • 81 Yilmaz 2010 ; Erim-Özdoğan 2011.
  • 82 Miyake et al. 2012.
  • 83 Yilmaz 2010.
  • 84 Erim-Özdoğan 2011.
  • 85 Miyake et al. 2012.
  • 86 Stordeur 2015.
  • 87 Hauptmann 2011 ; Schmidt 2012.
  • 88 Coqueugniot 2016, p. 51-53.
  • 89 Kozlowski 1990.
  • 90 Watkins 1987.
  • 91 Mazurowski et Kanjou 2012. 
  • 92 Cauvin 1994.
  • 93 Coqueugniot 2009, p. 28-29.
  • 94 Kozlowski 1990.
  • 95 Kodaş 2014.
  • 96 Coqueugniot 2016, p. 51-53.
  • 97 Yartah 2004 ; Yartah 2013.
  • 98 Stordeur 2014 ; Stordeur 2015.
  • 99 Cauvın 1994.
  • 100 Mazurowski et Kanjou 2012.
  • 101 Kozlowski 1990.
  • 102 Watkins 1987.
  • 103 Rosenberg 2011b.

26À cet égard, on peut citer le niveau ancien du Skull Building de Çayönü 81 et le bâtiment communautaire de Hasankeyf Höyük (structure 3) 82. Sur le site de Çayönü (Skull Building, niveau ancien), les restes humains ont été mis au jour dans un bâtiment dédié spécifiquement à l’inhumation 83. On y trouve principalement des inhumations primaires. Des restes ont également été retrouvés sous les sols des maisons de type grill-plan 84. Des restes humains issus d’inhumations primaires individuelles ont aussi été signalés dans un bâtiment communautaire à Hasankeyf Höyük 85. Il s’agit des deux sites ayant livré le plus de restes humains provenant d’inhumations primaires et ces derniers ont été mis au jour dans des bâtiments communautaires. Par ailleurs, nous trouvons à la fois des inhumations primaires et secondaires dans des bâtiments communautaires à Jerf el-Ahmar 86, Göbekli Tepe 87et Dja’de 88, trois sites qui se situent dans la vallée de l’Euphrate, et à Nemrik 9 89 et Qermez Dere 90, qui se trouvent au sud de Boncuklu Tarla en Djézireh orientale. Les restes humains sont également présents, même s’il ne sont pas nombreux, dans des espaces domestiques de Syrie du Nord (Tell Qaramel 91, Mureybet 92, Dja’de 93) et de Djézireh orientale (Nemrik 9 94). Quant à la pratique du prélèvement du crâne (crânes isolés et squelettes sans crâne), on l’observe dans des contextes architecturaux variés : dans ou à l’extérieur des maisons, et surtout dans les bâtiments communautaires 95, dans la région de Şanlıurfa à Göbekli Tepe, en Syrie du Nord à Dja’de 96, Tell Abr 3 97, Jerf el-Ahmar 98, Mureybet 99 et Tell Qaramel 100, en Djézireh irakienne à Nemrik 9 101 et Qermez Dere 102. Cette pratique est également attestée dans des espaces non communautaires à Demirköy 103 et Boncuklu Tarla.

  • 104 Rosenberg 2011a.

27En un mot, les gestes funéraires sont variés tout au long du Xe millénaire dans l’ensemble du nord du Proche-Orient. Cette diversité est également visible à l’échelle régionale comme l’indique l’absence surprenante de restes humains à Hallan Çemi 104, tandis que l’on en trouve sur tous les autres sites du Haut-Tigre. À Boncuklu Tarla Est, coexistent inhumations primaires et secondaires ainsi que la pratique du prélèvement du crâne, à la fois dans des sépultures contenant un ou plusieurs sujets (uniquement adultes), et exclusivement à l’intérieur des bâtiments domestiques. Aucun reste humain n’a été trouvé dans les espaces collectifs ni autour des maisons. Cette spécificité de Boncuklu Tarla Est se retrouve dans le domaine des offrandes funéraires, lorsqu’on le compare à d’autres sites contemporains nord-mésopotamiens. Par exemple, il y a des parures (perles, écarteur, pendentif) en pierre ou en coquillage d’eau douce dans presque toutes les sépultures de Boncuklu Tarla. Au contraire, sur les autres sites de la fin du Xe millénaire avant notre ère, on trouve souvent dans les sépultures des plaques en os, des vases en chlorite, des plaques gravées en pierre, des pierres à rainure et des bâtons polis.

Objets non utilitaires

  • 105 Miyake et al. 2012.
  • 106 Karul 2011.
  • 107 Kodaş et Genç 2019.
  • 108 Özkaya et Coşkun 2011.
  • 109 Rosenberg 2011a.
  • 110 Un objet similaire a été également signalé à Gusir Höyük, Karul 2011.
  • 111 Özkaya et Coşkun 2011.
  • 112 Miyake et al. 2012.
  • 113 Karul 2011.
  • 114 Kodaş et Genç 2019 ; Kodaş et al. 2020.
  • 115 Kozlowski 1990.
  • 116 Watkins 1987.

28Nous avons trouvé un certain nombre d’objets non utilitaires dans cette partie du site, parmi lesquels les parures sont majoritaires. Ils proviennent uniquement des sépultures. Une pierre à rainure a été découverte à l’intérieur d’une maison de plan circulaire et une autre dans le remplissage du bâtiment communautaire. Elles ne possèdent aucun motif (fig. 11). Un seul vase, en calcaire, a été retrouvé pour l’instant dans le sol d’une maison. C’est pourtant un type d’objet très présent sur d’autres sites de la région tels que Hasankeyf Höyük 105, Gusir Höyük 106, Çemka Höyük 107, Körtik Tepe 108 et Hallan Çemi 109. Nous avons trouvé plusieurs perles en coquillage, en serpentine, en os et en calcaire (fig. 12a et b). Aucun pendentif de forme zoomorphe n’a été mis au jour dans cette partie du site, malgré la forte présence de cet objet au PPNB dans la partie centrale du site de Boncuklu Tarla. Il y a par contre deux pendentifs en serpentine en forme de lames, longs et au profil effilé (fig. 12b). Nous avons également identifié plusieurs écarteurs et des boutons en chlorite et en calcaire (fig. 13), trouvés in situ et placés verticalement sur le conduit auditif externe des crania ou autour de/sur la maniburium sternal et le sternum, dont deux sont de forme cylindrique et possèdent une incrustation en serpentine sur la partie supérieure (fig. 10/a et d) 110. Dans la sépulture d’un homme adulte (inhumation primaire unique), qui portait un collier composé de perles en serpentine et en calcaire et deux boucles d’oreille en calcaire, nous avons aussi mis au jour une ceinture en perles façonnées dans le calcaire (fig. 14). Les vases en chlorite, les bâtons polis, les plaques gravées en pierre sont absents malgré leur forte présence habituelle dans la vallée du haut Tigre, spécialement à Körtik Tepe 111, Hasankeyf Höyük 112, Gusir Höyük 113, Çemka Höyük 114, Nemrik 9 115 et Qermez Dere 116.

Figure 11.

Figure 11.

Deux pierres à rainure provenant de la partie est de Boncuklu Tarla : a. dans la maison de grill-plan ; b. dans le remplissage du bâtiment communautaire

(archive de Boncuklu Tarla)

Figure 12a.

Figure 12a.

Diverses perles en pierre, en coquille et en os provenant de la partie est de Boncuklu Tarla

(archive de Boncuklu Tarla)

Figure 12b.

Figure 12b.

Deux pendentifs en serpentine provenant de la partie est de Boncuklu Tarla

(archive de Boncuklu Tarla)

Figure 13.

Figure 13.

Divers labrets d’oreille en pierre provenant de la partie est de Boncuklu Tarla

(archive de Boncuklu Tarla)

Figure 14.

Figure 14.

Ceinture en perle de calcaire provenant d’une sépulture d’un homme adulte mise au jour dans la partie est de Boncuklu Tarla

(archive de Boncuklu Tarla)

Outils en os

  • 117 Cauvin 1994 ; Aurenche et Kozlowski 2010, p. 177-178.

29Il existe peu d’objets en os malgré leur forte présence dans les niveaux du PPNB à Boncuklu Tarla. Nous avons identifié cinq aiguilles et un perçoir provenant du remplissage du bâtiment communautaire. Les aiguilles sont souvent fragmentaires et elles ont toutes une section circulaire. Elles sont similaires à celles qui ont été retrouvées sur le site de Mureybet 117. Des analyses plus détaillées sont en cours.

Outils de broyage

  • 118 Stordeur 2014, p. 28-30.
  • 119 Karul 2011, p. 3.
  • 120 Kodaş et Genç 2019, p. 212-213.
  • 121 Schmidt 2012 ; Claire et al. 2019, p. 97-101.

30Plusieurs mortiers et pilons en calcaire, en basalte ou en andésite ont été mis au jour dans la partie est du site. Les mortiers sont tous circulaires. Ils ont été cassés et utilisés en réemploi dans les soubassements des maisons ; on les trouve également in situ sur le sol des maisons. Les pilons sont tous coniques ou circulaires (fig. 15). La partie supérieure n’est jamais façonnée en forme de rapace ou d’un autre animal, ce qui est fréquent sur les sites nord-mésopotamiens au cours du PPNA. Nous avons mis au jour une vingtaine de pilons et une dizaine de mortiers au total, ce qui est peu en comparaison des autres sites du Xe millénaire au Proche-Orient. Nous avons également retrouvé les fragments de deux bassins de grande taille en pierre, un type d’objet aussi attesté à Jerf el-Ahmar 118, Gusir Höyük 119, Çemka Höyük 120 et Göbekli Tepe 121.

Figure 15.

Figure 15.

Pilon en andésite et fragment de mortier en calcaire mis au jour en 2019 dans la partie est de Boncuklu Tarla

(archive de Boncuklu Tarla)

Conclusion

  • 122 Telle qu’elle est définie par D. Stordeur d’après les fouilles de Jerf el-Ahmar : Stordeur 2014, p (...)

31La fouille de la partie est de Boncuklu Tarla s’est révélée riche en informations pour mieux comprendre la culture matérielle de la fin du Xe millénaire dans la vallée du haut Tigre, période qui correspond vraisemblablement à la transition du PPNA vers le PPNB ancien 122. Ces nouvelles données permettent de mieux caractériser la fin du Xe millénaire dans la vallée du haut Tigre, et démontrent que le passage du PPNA vers le PPNB n’est pas aussi radical que ce que laissait supposer l’analyse des données de Çayönü. Les futures fouilles et les résultats des analyses en cours sur le terrain et en laboratoire nous permettront de poursuivre nos recherches relatives à l’architecture, l’organisation spatiale, les contacts géoculturels, le modèle économique et les rites funéraires aussi bien sur le site que dans un contexte régional au PPNA.

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Y. Yilmaz, Les pratiques funéraires des populations néolithiques d’Anatolie : le cas de Çayönü, thèse de doctorat inédite, université Bordeaux 1.

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Notes

1 Erim-Özdoğan 2011.

2 Rosenberg 2011b.

3 Karul 2011.

4 Rosenberg 2011a.

5 Miyake et al. 2012.

6 Özkaya et Coşkun 2011.

7 Kodaş et al. 2020.

8 Stordeur 2015.

9 Le site est situé dans le district de Dargeçit, à environ 125 km à l’est de Mardin, en Turquie. Il est installé sur un plateau à 500 m d’altitude, entouré de montagnes culminant à 1 500 m. À son pied coule la rivière Nevala Maherk, dont le cours rejoint le Tigre à quelques kilomètres de distance. Il a été découvert en 2008 lors d’une prospection réalisée à proximité du barrage d’Ilısu (Ökse, Görmüş et Atay et al. 2010, p. 334 ; Ökse et al. 2014, p. 105-106 ; Taskiran et Kartal 2010, p. 236).

10 Kodaş 2019.

11 Kodaş 2019.

12 Ce bâtiment correspond à la phase récente du grill-plan de Çayönü, PPNB ancien.

13 Erim-Özdoğan 2011.

14 Erim-Özdogan 2011, p. 186-186.

15 Schmidt 2010, p. 240-243 ; Schmidt 2012.

16 Çelik 2019, p. 26-27.

17 Karul 2019.

18 Schmidt 2012.

19 Çelik 2019, p. 27.

20 Karul 2019.

21 Özdogan et Erim-Özdogan 1998, p. 584 ; Schirmer 1988, p. 365-370.

22 Schirmer 1988, p. 368-370.

23 Stordeur 2015.

24 Watkins 2006, p. 17-18 ; Goring-Morris et Belfer-Cohen 2014.

25 Stordeur 2015 ; Watkins 2006, p. 17-18 ; Hauptmann 2011, p. 86-88.

26 Goring-Morris et Belfer-Cohen 2014 ; Rosenberg 2011a, p. 62-63

27 Stordeur 2015 ; Hauptmann 2011 ; Watkins 2006 ; Goring-Morris et Belfer-Cohen 2014 ; Rosenberg 2011a ; Abbès 2014.

28 Özdoğan et Erim-Özdoğan 1998.

29 Erim-Özdoğan 2011.

30 Yartah 2004, p. 149, fig. 16 ; Yartah 2013.

31 Schmidt 2012 ; Hauptmann 2011.

32 Çelik 2014, p. 11-12 ; Çelik 2016, p. 422.

33 Çelik 2014 ; Çelik, Güler et Güler 2011, p. 226-227.

34 Moetz et Çelik 2012, p. 680-681.

35 Moetz et Çelik 2012, p. 681.

36 Çelik 2017, p. 362.

37 Çelik 2017, p. 364.

38 Verhoeven 2001, p. 8-9.

39 Çelik 2017, p. 64.

40 Schmidt 2012 ; Hauptmann 2011 ; Kodaş 2015 ; Claire, Dietrich et Gresky-Show 2019, p. 99-101.

41 Banning 2011, p. 658.

42 Watkins 1987 ; Kempisty 1990, p. 16-18.

43 Miyake et al. 2012, p. 3-4.

44 Karul 2011, p. 2-3.

45 Özdoğan et Erim-Özdoğan 1998 ; Schimmer 1988.

46 Kozlowski 1990, p. 180-182 ; Kempisty 1990, p. 16-17.

47 Watkins 1987.

48 Watkins 1990.

49 Karul 2011, p. 2 ; Miyake et al. 2012, p. 4-5 ; Erim-Özdoğan 2011, p. 186-187.

50 Yartah 2004, p. 149.

51 Yartah 2013, p. 149 ; Kodaş 2015, p. 12-13.

52 Kodaş 2018, p. 8-10.

53 Stordeur 2014 ; Aurenche et Kozlowski 2000.

54 Özkaya et Coskun 2011, p. 91-92.

55 Karul 2011, p. 2-3.

56 Miyake et al. 2012, p. 4-5.

57 Kodaş et Genç 2019, p. 212-213 ; Kodaş et al. 2020, p. 41-42.

58 Kozlowski 1998, p. 181-182.

59 Aurenche et Kozlowski 2000, p. 132.

60 Kartal 2012, p. 480 ; Kartal et al. 2018, p. 96-97.

61 Kodaş et al. 2020, p. 41-42.

62 Maeda 2018, p. 58-59.

63 Altinbilek-Algül 2013, p. 290.

64 Kozlowski 1998, p. 196-197.

65 Aurenche et Kozlowski 2000, p. 149 ; Kozlowski 1998, p. 196-199.

66 Aurenche et Kozlowski 2000, p. 176-177.

67 Kozlowski 1998, p. 196-199.

68 Altinbilek-Algül et al. 2013.

69 Altinbilek-Algül et al. 2013, p. 160.

70 On les trouve à Göbkeli Tepe et Nevali Çori, Schmidt 2012 ; Hauptmann 2011.

71 Aurenche et Kozlowski 2000.

72 Aurenche et Kozlowski 2010.

73 Bocquentin, Kodaş et Ortiz 2016, p. 34-35.

74 Özkaya et Coşkun 2011, p. 90-91.

75 Miyake et al. 2012.

76 Rosenberg 2011b, p. 80-81.

77 Erim-Özdoğan 2011, p. 188-189.

78 Karul 2011, p. 3-4.

79 Kodaş 2018, p. 8-9.

80 Kodaş et al. 2020.

81 Yilmaz 2010 ; Erim-Özdoğan 2011.

82 Miyake et al. 2012.

83 Yilmaz 2010.

84 Erim-Özdoğan 2011.

85 Miyake et al. 2012.

86 Stordeur 2015.

87 Hauptmann 2011 ; Schmidt 2012.

88 Coqueugniot 2016, p. 51-53.

89 Kozlowski 1990.

90 Watkins 1987.

91 Mazurowski et Kanjou 2012. 

92 Cauvin 1994.

93 Coqueugniot 2009, p. 28-29.

94 Kozlowski 1990.

95 Kodaş 2014.

96 Coqueugniot 2016, p. 51-53.

97 Yartah 2004 ; Yartah 2013.

98 Stordeur 2014 ; Stordeur 2015.

99 Cauvın 1994.

100 Mazurowski et Kanjou 2012.

101 Kozlowski 1990.

102 Watkins 1987.

103 Rosenberg 2011b.

104 Rosenberg 2011a.

105 Miyake et al. 2012.

106 Karul 2011.

107 Kodaş et Genç 2019.

108 Özkaya et Coşkun 2011.

109 Rosenberg 2011a.

110 Un objet similaire a été également signalé à Gusir Höyük, Karul 2011.

111 Özkaya et Coşkun 2011.

112 Miyake et al. 2012.

113 Karul 2011.

114 Kodaş et Genç 2019 ; Kodaş et al. 2020.

115 Kozlowski 1990.

116 Watkins 1987.

117 Cauvin 1994 ; Aurenche et Kozlowski 2010, p. 177-178.

118 Stordeur 2014, p. 28-30.

119 Karul 2011, p. 3.

120 Kodaş et Genç 2019, p. 212-213.

121 Schmidt 2012 ; Claire et al. 2019, p. 97-101.

122 Telle qu’elle est définie par D. Stordeur d’après les fouilles de Jerf el-Ahmar : Stordeur 2014, p. 28-29.

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Table des illustrations

Titre Figure 1.
Légende Localisation de Boncuklu Tarla et sites principaux du Xe millénaire avant notre ère au Proche-Orient
Crédits (E. Kodaş sur fond M. Sauvage)
URL http://journals.openedition.org/syria/docannexe/image/13325/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 329k
Titre Figure 2.
Légende Plan et secteurs fouillés du site
Crédits (archive de Boncuklu Tarla)
URL http://journals.openedition.org/syria/docannexe/image/13325/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 125k
Titre Figure 3a.
Légende Photographie aérienne et plan de la partie est du site de Boncuklu Tarla : maison de plan sub-rectangulaire du niveau 4b, maison de plan circulaire du niveau 4b, structure circulaire du niveau 5 et maison de type grill-plan du niveau 4a
Crédits (archive de Boncuklu Tarla)
URL http://journals.openedition.org/syria/docannexe/image/13325/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 268k
Titre Figure 3b.
Légende Évolution architecturale du site
Crédits (archive de Boncuklu Tarla)
URL http://journals.openedition.org/syria/docannexe/image/13325/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 335k
Titre Figure 4.
Légende Stratigraphie de la partie centrale du site (sondage K9)
Crédits (archive de Boncuklu Tarla)
URL http://journals.openedition.org/syria/docannexe/image/13325/img-5.jpg
Fichier image/jpeg, 138k
Titre Figure 5.
Légende Photographie aérienne et maison de type grill-plan du niveau 4a
Crédits (archive de Boncuklu Tarla)
URL http://journals.openedition.org/syria/docannexe/image/13325/img-6.jpg
Fichier image/jpeg, 126k
Titre Figure 6.
Légende Photographies aériennes d’une maison de plan circulaire et d’une maison sub-rectangulaire du niveau 4b
Crédits (archive de Boncuklu Tarla)
URL http://journals.openedition.org/syria/docannexe/image/13325/img-7.jpg
Fichier image/jpeg, 257k
Titre Figure 7.
Légende Photographies aériennes du bâtiment communautaire du niveau 4b
Crédits (archive de Boncuklu Tarla)
URL http://journals.openedition.org/syria/docannexe/image/13325/img-8.jpg
Fichier image/jpeg, 167k
Titre Figure 8.
Légende Photographie aérienne et maison des structures circulaires du niveau 5
Crédits (archive de Boncuklu Tarla)
URL http://journals.openedition.org/syria/docannexe/image/13325/img-9.jpg
Fichier image/jpeg, 152k
Titre Figure 9.
Légende Divers nucleus et outils lithiques provenant de la partie est de Boncuklu Tarla : a. lames brutes en obsidienne ; b. lames brutes en silex ; c. lame denticulée en silex ; d. nucleus à lamelle en silex (possiblement par percussion indirecte) ; e. nucleus en silex (par pression) ; f. nucleus à lamelle en obsidienne (par pression) ; g. nucleus en silex (par pierre tendre) ; h. triangles allongés à dos et troncatures ; i. segments de cercle ; j. triangle ; k. segment ; l. burin sur lame ; m-n. grattoirs sur lames ; o. perçoir sur lame ; p. pointe de flèche à pédoncule ; r. couteau en silex sur lame
Crédits (archive de Boncuklu Tarla)
URL http://journals.openedition.org/syria/docannexe/image/13325/img-10.jpg
Fichier image/jpeg, 194k
Titre Figure 10.
Légende Quelques sépultures mises au jour dans la partie est de Boncuklu Tarla : a-b. inhumation primaire d’un sujet adulte dans une sépulture multiple ; c-d. sujets adultes dans une sépulture secondaire ; d. crâne isolé
Crédits (archive de Boncuklu Tarla)
URL http://journals.openedition.org/syria/docannexe/image/13325/img-11.jpg
Fichier image/jpeg, 530k
Titre Figure 11.
Légende Deux pierres à rainure provenant de la partie est de Boncuklu Tarla : a. dans la maison de grill-plan ; b. dans le remplissage du bâtiment communautaire
Crédits (archive de Boncuklu Tarla)
URL http://journals.openedition.org/syria/docannexe/image/13325/img-12.jpg
Fichier image/jpeg, 297k
Titre Figure 12a.
Légende Diverses perles en pierre, en coquille et en os provenant de la partie est de Boncuklu Tarla
Crédits (archive de Boncuklu Tarla)
URL http://journals.openedition.org/syria/docannexe/image/13325/img-13.jpg
Fichier image/jpeg, 403k
Titre Figure 12b.
Légende Deux pendentifs en serpentine provenant de la partie est de Boncuklu Tarla
Crédits (archive de Boncuklu Tarla)
URL http://journals.openedition.org/syria/docannexe/image/13325/img-14.jpg
Fichier image/jpeg, 310k
Titre Figure 13.
Légende Divers labrets d’oreille en pierre provenant de la partie est de Boncuklu Tarla
Crédits (archive de Boncuklu Tarla)
URL http://journals.openedition.org/syria/docannexe/image/13325/img-15.jpg
Fichier image/jpeg, 208k
Titre Figure 14.
Légende Ceinture en perle de calcaire provenant d’une sépulture d’un homme adulte mise au jour dans la partie est de Boncuklu Tarla
Crédits (archive de Boncuklu Tarla)
URL http://journals.openedition.org/syria/docannexe/image/13325/img-16.jpg
Fichier image/jpeg, 452k
Titre Figure 15.
Légende Pilon en andésite et fragment de mortier en calcaire mis au jour en 2019 dans la partie est de Boncuklu Tarla
Crédits (archive de Boncuklu Tarla)
URL http://journals.openedition.org/syria/docannexe/image/13325/img-17.jpg
Fichier image/jpeg, 289k
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Pour citer cet article

Référence papier

Ergül Kodaş, « Fouille de la partie est de Boncuklu Tarla : nouvelles données sur la fin du PPNA dans la vallée du haut Tigre »Syria, 98 | 2021, 241-263.

Référence électronique

Ergül Kodaş, « Fouille de la partie est de Boncuklu Tarla : nouvelles données sur la fin du PPNA dans la vallée du haut Tigre »Syria [En ligne], 98 | 2021, mis en ligne le 25 août 2022, consulté le 31 mai 2023. URL : http://journals.openedition.org/syria/13325 ; DOI : https://doi.org/10.4000/syria.13325

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Auteur

Ergül Kodaş

professeur assistant à l’université de Mardin Artuklu,
département d’Archéologie préhistorique

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