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Les priapolithes et hysterapetrae de Pierre Borel

Vie et reproduction des pierres
Jean-Pierre Cavaillé
p. 168-181

Résumés

Pierre Borel, collectionneur, savant et polygraphe du xviie siècle, décrit dans ses Antiquités de Castres des pierres très remarquables à ses yeux du fait de leur forme phallique. Il les baptise « priapolithes » et s’interroge sur leur engendrement et sur leurs éventuelles vertus médicinales, voire aphrodisiaques. Mais ces pierres apportent surtout pour lui une preuve, parmi tant d’autres, de la vie des pierres, théorie ancienne mise en cause par la jeune science mécaniste. L’article l’accompagne dans sa réflexion et montre comment, jusqu’au xixe siècle, les priapolithes qui enrichissent les collections des naturalistes sont des objets privilégiés pour spéculer sur la signification – s’il en est une au-delà des « jeux de la nature » – des ressemblances entre certaines pierres et les organes du corps humain, du phénomène même de similitude que l’œil humain rencontre partout dans la nature.

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Cairn

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Plan

La vie secrète des pierres
De la génération des priapolithes
« Jeux assez piquants de la nature »
« Essais de la nature qui apprend à faire l’homme »

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Hysterapetra (détail), gravure. Extrait de J.-B. Robinet, Considérations philosophiques de la gradation des formes de l’être, ou les essais de la nature qui apprend à faire l’homme. Paris : Saillant, 1768, pl. 3, p. 32

Voici comment Pierre Borel, médecin et polygraphe de la ville de Castres, introduit son discours sur les priapolithes (c’est lui qui forge ce nom savant évocateur) dans ses Antiquités de Castres. Après avoir parlé du Sidobre avec son « rocher tremblant », celui de « peire Poul » et ses chaos rocheux, il écrit en effet : « La seconde merveille du pays est le mont dit Puytalos, que nous pouvons appeler mont des Priapolithes, à cause qu’il est rempli de pierres longues et rondes, en forme de membres virils (Borel 1649 : 69). » Le savant commence par faire une énumération rapide des pierres du même type que l’on trouve dans tous les ouvrages de l’époque consacrés aux pierres et aux gemmes : « Plusieurs Naturalistes, entre ...

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Pour citer cet article

Référence papier

Jean-Pierre Cavaillé, « Les priapolithes et hysterapetrae de Pierre Borel »Techniques & Culture, 79 | 2023, 168-181.

Référence électronique

Jean-Pierre Cavaillé, « Les priapolithes et hysterapetrae de Pierre Borel »Techniques & Culture [En ligne], 79 | 2023, mis en ligne le 27 juin 2024, consulté le 11 novembre 2025. URL : http://journals.openedition.org/tc/19920 ; DOI : https://doi.org/10.4000/11zro

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Auteur

Jean-Pierre Cavaillé



Jean-Pierre Cavaillé enseigne l’anthropologie historique à l’EHESS Toulouse et est membre du Centre d’anthropologie sociale (LISST). Son dernier ouvrage paru est Édition, traduction, annotation de Giambattista Marino, Il Camerone (1598), La prison du Cavalier Marin (1612), suivi de Le Camerotto (1645) de Girolamo Brusoni, en collaboration avec F. D’Angelo (Paris : Garnier, 2020).

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Droits d’auteur

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Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC-ND 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont susceptibles d’être soumis à des autorisations d’usage spécifiques.

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