Madeleine Riffaud, Jean-David Morvan, Dominique Bertail. Madeleine, résistante. L’édredon rouge

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1Madeleine Riffaud s’est engagée dans la Résistance à Paris et est devenue rapidement très active. Ce deuxième volume consacré à la période 1942-1944 montre les différentes facettes de son engagement résistant, et son courage est magnifié par la plume de Jean-David Morvan et les magnifiques dessins de Dominique Bertail, qui restituent l’atmosphère et les paysages du Paris de cette époque.

2Pourtant, avec le recul, celle qui se faisait appeler « Rainer » en hommage à Rainer Maria Rilke, pour bien distinguer les nazis, l’ennemi, et le peuple allemand, a fait son examen de conscience et a passé en revue les faiblesses de la Résistance, les risques encourus, les imprudences, les actes commis… et la tragique litanie de ses camarades, arrêtés, torturés, déportés ou fusillés.

3Cette BD historique a l’insigne mérite de nous plonger dans ce passé violent et héroïque, sans rien omettre, avec une parfaite honnêteté facilitée par le passage du temps. Jean-David Morvan poursuit son périple dans l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, et il utilise à bon escient la bande dessinée pour amener son lecteur, sa lectrice, à s’approprier cette histoire, en s’appuyant d’abord sur la connaissance, la restitution la plus précise possible des faits évoqués, puis en cherchant avec sobriété à amener parallèlement l’émotion et la réflexion. Il faut un grand talent pour y parvenir, mais Morvan atteint son objectif avec brio.

4Le livre se termine sur l’arrestation de Madeleine Riffaud, soumise à des interrogatoires musclés et à l’enfermement dans les geôles de la Gestapo. Tenir, tenir trois jours, face à la torture, pour que les camarades prennent les mesures qui s’imposent.

5On a l’impression que la malheureuse est condamnée à sombrer dans les ténèbres, vouée à la mort, ou à un traitement spécial dans la nuit et le brouillard. C’est là-dessus que se termine ce deuxième tome, et on souhaite, et on sait, que Jean-David Morvan et Dominique Bertail préparent le troisième volume de cette terrible histoire, trop longtemps passée sous silence, car c’est sous les instances de Raymond Aubrac que Madeleine Riffaud, « Rainer », s’est décidée à témoigner.

6Un témoignage pour l’Histoire, destiné à la jeunesse.