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Portfolio

Le KL Neuengamme

Het memoriaal van Neugengamme
Johan Puttemans
p. 32-41
Traduction(s) :
Het memoriaal van Neugengamme [nl]

Texte intégral

1En septembre 1938, les SS achètent un Klinkerwerke (une briqueterie) situé à proximité de la ville de Neuengamme, et y installent un camp pour y exploiter les condamnés aux travaux forcés. Le camp, initialement rattaché au KL Sachsenhausen, accueille les premiers détenus en décembre de la même année. Ce n’est qu’en juin 1940 qu’il devient indépendant.

2Le camp est situé à quelque 15 kilomètres au sud-est de la ville allemande d’Hambourg. Les détenus sont affectés à l’extraction d’argile dans les glaisières à proximité et à la production de briques. Hitler et son architecte Albert Speer, qui nourrissaient les plans mégalomanes de construction pour leur empire millénaire, avaient besoin d’énormes quantités de briques pour la construction des villes allemandes. Les années qui suivent sont caractérisées par une expansion substantielle des camps secondaires au KZ Neuengamme ayant le même objectif.

3En raison du lourd travail forcé, des sévères châtiments corporels infligés par les SS, de la famine, du manque d’hygiène et des maladies qui en découlent, le nombre de victimes ne cesse d’augmenter. Au cours des premières années, les corps sont transportés au crématorium de Hambourg pour y être brûlés. Ce n’est qu’en 1942 que le camp s’équipe de son propre crématoire.

4Vers la fin de 1943, des femmes sont aussi déportées vers le KL Neuengamme. Leur nombre augmente au cours de l’été 1944, avec l’évacuation de femmes originaires de l’Est, et du KL Auschwitz. Le KL Neuengamme, et ses camps annexes, comptent fin 1944 environ 49 000 détenus, parmi lesquels des Français arrivés en juillet 1944.

5Le 26 avril 1945, mille détenus du camp sont embarqués dans quatre navires qui naviguent dans la baie de Lübeck pendant plusieurs jours avec très peu de nourriture et de boissons. Le navire Cap Arcona, entre autres, est attaqué par l’armée de l’air britannique qui soupçonne les navires d’être chargés de troupes SS destinées aux territoires en guerre. Beaucoup y laisseront la vie.

6Le 4 mai 1945, deux jours après la déportation des derniers détenus vers d’autres sites, le KZ Neuengamme est libéré par les Alliés. À peu près 106 000 personnes y ont séjourné, dont approximativement 4 800 Belges. Environ 42 900 détenus (soit 40 %) y ont laissé leur vie.

7Après la Seconde Guerre mondiale, l’armée britannique occupe le camp pour y détenir des membres de la SS et des responsables nazis. En 1948, la ville de Hambourg utilise le site comme prison. Les premiers monuments et mémoriaux font leur apparition au cours des années 1950, des initiatives qui prennent de l’ampleur entre les années 1960 et 1980. Néanmoins, il faut attendre 2006 pour qu’y cesse toute fonction carcérale. En 2007, l’ensemble du site est aménagé en mémorial1.

  • 2 Gaston Vandekerkhove, L’enfer de Neuengamme – la tragédie de la baie de Neustadt, Maarkedal, CERES, (...)

« […] et nu-tête les derniers deux mille esclaves des temps modernes déportés de Belgique franchirent entre deux tours de contrôle, l’enceinte de l’enfer nazi de Neuengamme, d’où beaucoup hélas ne sortirent pas vivants2. »

En 1942, les SS construisent un chemin de fer pour transporter les produits fabriqués dans le camp et acheminer les déportés

En 1942, les SS construisent un chemin de fer pour transporter les produits fabriqués dans le camp et acheminer les déportés

© Johan Puttemans/Fondation Auschwitz

L’ancienne entrée du camp de concentration est aujourd’hui l’entrée du mémorial KZ‑Gedenkstätte de Neuengamme qui héberge aujourd’hui un musée et un centre de documentation

L’ancienne entrée du camp de concentration est aujourd’hui l’entrée du mémorial KZ‑Gedenkstätte de Neuengamme qui héberge aujourd’hui un musée et un centre de documentation

© Johan Puttemans/Fondation Auschwitz

Structure en métal qui symbolise le mirador d’où les gardes SS pouvaient contrôler les allées et venues des détenus

Structure en métal qui symbolise le mirador d’où les gardes SS pouvaient contrôler les allées et venues des détenus

© Johan Puttemans/Fondation Auschwitz

Les SS avaient aménagé un potager sous cet arbre, juste à côté des baraques. Les cendres des corps incinérés y étaient utilisées comme engrais

Les SS avaient aménagé un potager sous cet arbre, juste à côté des baraques. Les cendres des corps incinérés y étaient utilisées comme engrais

© Johan Puttemans/Fondation Auschwitz

La prison appelée Bunker était initialement utilisée comme mesure disciplinaire à l’intérieur du camp. Plus tard, le bâtiment servira de chambre à gaz, principalement pour des prisonniers de guerre soviétiques

La prison appelée Bunker était initialement utilisée comme mesure disciplinaire à l’intérieur du camp. Plus tard, le bâtiment servira de chambre à gaz, principalement pour des prisonniers de guerre soviétiques

© Johan Puttemans/Fondation Auschwitz

À partir de l’automne 1942, on commença à gazer ici des détenus à l’aide de Zyklon B. La paroi en verre translucide symbolise le mur original en bois du Bunker

À partir de l’automne 1942, on commença à gazer ici des détenus à l’aide de Zyklon B. La paroi en verre translucide symbolise le mur original en bois du Bunker

© Johan Puttemans/Fondation Auschwitz

Après une longue journée de travail éreintant, les détenus étaient obligés de rester debout pendant des heures sur l’Appelplatz. Les plus exténués ne survivaient pas

Après une longue journée de travail éreintant, les détenus étaient obligés de rester debout pendant des heures sur l’Appelplatz. Les plus exténués ne survivaient pas

© Johan Puttemans/Fondation Auschwitz

Rappel des emplacements des baraques sur l’Appelplatz

Rappel des emplacements des baraques sur l’Appelplatz

© Johan Puttemans/Fondation Auschwitz

Les SS pouvaient enfermer jusqu’à 3 000 détenus dans ce bâtiment utilisé comme Block. Depuis 2005, il accueille une exposition permanente

Les SS pouvaient enfermer jusqu’à 3 000 détenus dans ce bâtiment utilisé comme Block. Depuis 2005, il accueille une exposition permanente

© Johan Puttemans/Fondation Auschwitz

Les lits superposés, aujourd’hui tristement célèbres

Les lits superposés, aujourd’hui tristement célèbres

© Johan Puttemans/Fondation Auschwitz

Ancienne glaisière d’où était extraite l’argile qui était ensuite transportée dans de petits wagons vers l’usine la plus proche

Ancienne glaisière d’où était extraite l’argile qui était ensuite transportée dans de petits wagons vers l’usine la plus proche

© Johan Puttemans/Fondation Auschwitz

Ancienne briqueterie attenante au camp

Ancienne briqueterie attenante au camp

© Johan Puttemans/Fondation Auschwitz

Monument aux victimes décédées dans l’ancien camp de concentration de Neuengamme

Monument aux victimes décédées dans l’ancien camp de concentration de Neuengamme

© Johan Puttemans/Fondation Auschwitz

Drapeaux de plusieurs nationalités, parmi lesquels celui de la Confédération nationale des Prisonniers politiques et Ayants Droit de Belgique

Drapeaux de plusieurs nationalités, parmi lesquels celui de la Confédération nationale des Prisonniers politiques et Ayants Droit de Belgique

© Johan Puttemans/Fondation Auschwitz

Au premier étage du musée sont inscrits les noms de tous les détenus morts dans le camp

Au premier étage du musée sont inscrits les noms de tous les détenus morts dans le camp

© Johan Puttemans/Fondation Auschwitz

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Notes

1 www.kz-gedenkstaette-neuengamme.de, consulté le 13 août 2018.

2 Gaston Vandekerkhove, L’enfer de Neuengamme – la tragédie de la baie de Neustadt, Maarkedal, CERES, 1983, p. 19.

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Table des illustrations

Titre En 1942, les SS construisent un chemin de fer pour transporter les produits fabriqués dans le camp et acheminer les déportés
Crédits © Johan Puttemans/Fondation Auschwitz
URL http://journals.openedition.org/temoigner/docannexe/image/7766/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 180k
Titre L’ancienne entrée du camp de concentration est aujourd’hui l’entrée du mémorial KZ‑Gedenkstätte de Neuengamme qui héberge aujourd’hui un musée et un centre de documentation
Crédits © Johan Puttemans/Fondation Auschwitz
URL http://journals.openedition.org/temoigner/docannexe/image/7766/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 473k
Titre Structure en métal qui symbolise le mirador d’où les gardes SS pouvaient contrôler les allées et venues des détenus
Crédits © Johan Puttemans/Fondation Auschwitz
URL http://journals.openedition.org/temoigner/docannexe/image/7766/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 625k
Titre Les SS avaient aménagé un potager sous cet arbre, juste à côté des baraques. Les cendres des corps incinérés y étaient utilisées comme engrais
Crédits © Johan Puttemans/Fondation Auschwitz
URL http://journals.openedition.org/temoigner/docannexe/image/7766/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 638k
Titre La prison appelée Bunker était initialement utilisée comme mesure disciplinaire à l’intérieur du camp. Plus tard, le bâtiment servira de chambre à gaz, principalement pour des prisonniers de guerre soviétiques
Crédits © Johan Puttemans/Fondation Auschwitz
URL http://journals.openedition.org/temoigner/docannexe/image/7766/img-5.jpg
Fichier image/jpeg, 514k
Titre À partir de l’automne 1942, on commença à gazer ici des détenus à l’aide de Zyklon B. La paroi en verre translucide symbolise le mur original en bois du Bunker
Crédits © Johan Puttemans/Fondation Auschwitz
URL http://journals.openedition.org/temoigner/docannexe/image/7766/img-6.jpg
Fichier image/jpeg, 240k
Titre Après une longue journée de travail éreintant, les détenus étaient obligés de rester debout pendant des heures sur l’Appelplatz. Les plus exténués ne survivaient pas
Crédits © Johan Puttemans/Fondation Auschwitz
URL http://journals.openedition.org/temoigner/docannexe/image/7766/img-7.jpg
Fichier image/jpeg, 413k
Titre Rappel des emplacements des baraques sur l’Appelplatz
Crédits © Johan Puttemans/Fondation Auschwitz
URL http://journals.openedition.org/temoigner/docannexe/image/7766/img-8.jpg
Fichier image/jpeg, 349k
Titre Les SS pouvaient enfermer jusqu’à 3 000 détenus dans ce bâtiment utilisé comme Block. Depuis 2005, il accueille une exposition permanente
Crédits © Johan Puttemans/Fondation Auschwitz
URL http://journals.openedition.org/temoigner/docannexe/image/7766/img-9.jpg
Fichier image/jpeg, 267k
Titre Les lits superposés, aujourd’hui tristement célèbres
Crédits © Johan Puttemans/Fondation Auschwitz
URL http://journals.openedition.org/temoigner/docannexe/image/7766/img-10.jpg
Fichier image/jpeg, 124k
Titre Ancienne glaisière d’où était extraite l’argile qui était ensuite transportée dans de petits wagons vers l’usine la plus proche
Crédits © Johan Puttemans/Fondation Auschwitz
URL http://journals.openedition.org/temoigner/docannexe/image/7766/img-11.jpg
Fichier image/jpeg, 412k
Titre Ancienne briqueterie attenante au camp
Crédits © Johan Puttemans/Fondation Auschwitz
URL http://journals.openedition.org/temoigner/docannexe/image/7766/img-12.jpg
Fichier image/jpeg, 381k
Titre Monument aux victimes décédées dans l’ancien camp de concentration de Neuengamme
Crédits © Johan Puttemans/Fondation Auschwitz
URL http://journals.openedition.org/temoigner/docannexe/image/7766/img-13.jpg
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Titre Drapeaux de plusieurs nationalités, parmi lesquels celui de la Confédération nationale des Prisonniers politiques et Ayants Droit de Belgique
Crédits © Johan Puttemans/Fondation Auschwitz
URL http://journals.openedition.org/temoigner/docannexe/image/7766/img-14.jpg
Fichier image/jpeg, 131k
Titre Au premier étage du musée sont inscrits les noms de tous les détenus morts dans le camp
Crédits © Johan Puttemans/Fondation Auschwitz
URL http://journals.openedition.org/temoigner/docannexe/image/7766/img-15.jpg
Fichier image/jpeg, 171k
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Pour citer cet article

Référence papier

Johan Puttemans, « Le KL Neuengamme »Témoigner. Entre histoire et mémoire, 127 | 2018, 32-41.

Référence électronique

Johan Puttemans, « Le KL Neuengamme »Témoigner. Entre histoire et mémoire [En ligne], 127 | 2018, mis en ligne le 10 février 2022, consulté le 12 juin 2025. URL : http://journals.openedition.org/temoigner/7766 ; DOI : https://doi.org/10.4000/temoigner.7766

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Auteur

Johan Puttemans

ASBL Mémoire d’Auschwitz

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