Sociologie du clientélisme
Sociologie du clientélisme, Hélène Combes et Gabriel Vommaro, Repères, La Découverte, 2015, 127 p., 10 €.
Texte intégral
1Catégorie morale utilisée pour dénoncer des pratiques interdisant aux citoyens un libre choix politique, le clientélisme émerge du débat public à la fois comme étiquette et comme concept selon des modalités propres aux sociétés au sein desquelles il sévit.
2La synthèse des travaux de science politique proposée dans cet ouvrage revisite les différents avatars de la relation clientélaire, qu’il s’agisse des caciques mexicains des années 30 au Chiapas, des kôenkai (« machines à voter ») issues de la réforme agraire japonaise, du boss irlandais de La Dernière Fanfare filmée par John Ford ou, plus récemment, des réseaux partisans tissés par les Frères musulmans en Égypte.
3En Europe, alors que les analyses du clientélisme moderne se focalisent sur l’Italie où la gestion des liens personnalisés structure le jeu électoral jusqu’à l’opération Mains propres, peu d’études sont disponibles sur les « machines à voter » françaises (le RPR corrézien, la « ceinture rouge » parisienne).
4Pour les pays émergents, les objectifs de « transition démocratique » amènent à reconsidérer l’impact du clientélisme sur la gestion des programmes sociaux et le développement de « capacités » pour lutter contre la pauvreté. Plus près de nous, dans certains quartiers laissés en déshérence, les technologies de l’information et de la communication suscitent désormais de nouvelles formes de clientélisme : faudrait-il tout changer pour que rien ne change ? En tout état de cause, voici une sociologie promise à un bel avenir…
Pour citer cet article
Référence électronique
Henri Gautier, « Sociologie du clientélisme », Terminal [En ligne], 119 | 2016, mis en ligne le 30 décembre 2016, consulté le 30 mars 2023. URL : http://journals.openedition.org/terminal/1588 ; DOI : https://doi.org/10.4000/terminal.1588
Haut de page