1Le groupe ÉcoInfo du CNRS tente dans cet ouvrage de nous révéler les faces cachées de l’immatérialité, principalement dans la dimension environnementale de leur impact sociétal. En effet, les technologies de l’information et de la communication, de par leur caractère ubiquitaire, ont cette particularité qu’elles partagent avec toutes les technologies de réseau d’irriguer globalement nos sociétés. Il en résulte que leurs impacts en particulier environnementaux se situent à des échelles si diverses qu’ils constituent un défi permanent en termes de régulation.

2La première partie de cet ouvrage traite de la nature de ces impacts qu’il s’agisse de l’épuisement de ressources (minerais rares, énergies fossiles) mobilisées par ces technologies, des différents types de rejets environnementaux susceptibles de générer des pollutions (gaz à effets de serre, métaux lourds) et de la transformation des écosystèmes les plus sensibles (forêts, milieux humides) ou les plus anthropisés (auxquels des développements spécifiques auraient pu être consacrés notamment en matière d’ingénierie urbaine) soumis aux dynamiques socio-économiques particulières suscitées ou renforcées par les TIC.

3Après avoir listé les enjeux environnementaux plus ou moins spécifiques de ces technologies, l’ouvrage dans une seconde partie introduit à l’une des méthodologies d’évaluation des impacts environnementaux l’analyse du cycle de vie, particulièrement utilisée en matière industrielle car l’impact des innovations technologiques est analysable à partir des produits qui en sont dérivés.

4Cependant, compte tenu du label de rigueur conféré par le patronage du CNRS aux activités du groupe ÉcoInfo, il aurait mieux valu préciser plus clairement à l’intention des lecteurs non-spécialistes que l’ACV n’est que l’une des méthodes d’évaluation des impacts environnementaux à l’inverse de ce que laisse supposer implicitement l’intitulé et le contenu de cette partie.

5Les études de cas effectuées dans le secteur des TIC forment le matériel présenté dans la troisième partie de l’ouvrage. Le bilan des rejets effectués dans l’environnement par un ordinateur tout au long de son cycle de vie constitue une illustration des concepts présentés précédemment. Les impacts spécifiques aux services de traitement de données permettent d’analyser les problèmes posés par la multiplication des centres serveurs issus du développement des services internet. L’ouvrage présente également les résultats des impacts des TIC générés par les facilités offertes aux utilisateurs en matière d’impression. Enfin, une synthèse est effectuée sur l’une des faces cachées des TIC parmi les plus sombres du point de vue environnemental et social : la fin de vie des produits supports.