1Ce livre arrive sans doute trop tard. Dresser un tableau critique des promesses du numérique dans le domaine de l’éducation à partir des expériences du terrain, de l’école primaire à l’université aurait sans doute permis de corriger les effets les plus néfastes d’une informatisation à outrance vue comme une panacée par nos élites politiques, tous bords confondus d’ailleurs. Il ne suffit pas de distribuer des tablettes numériques dans nos écoles primaires pour penser que l’on a résolu les difficultés rencontrées dans l’apprentissage de la lecture et de la compréhension des textes chez une partie des élèves.

2Ce qui est à craindre, c’est que deux mois de confinement où à tous les niveaux les élèves et les étudiants n’ont eu accès au savoir et à leurs enseignants qu’à travers les modalités offertes par des machines et des logiciels renforcent dans l’esprit de nos concitoyens que l’industrialisation de la formation par le développement à tout-va du numérique soit la réponse à un double problème, l’efficacité de la formation en comparaison des standards internationaux et la nécessaire réduction des coûts de la formation dans le budget du pays. Et donc que nous assistions à une accélération de tous les programmes de transformation de l’école. A moins que la sagesse l’emporte et que nous commencions par faire un bilan des mois pendant lesquels cette expérience nous fut imposée par l’épidémie de Covid-19.

3Une remarque pour finir : le livre comporte des annexes où l’on trouve quatre articles issus de Terminal magazine. Le plus récent de ces articles est daté de 1992, soit presque d’une trentaine d’années. Depuis notre réflexion a quelque peu évolué et nous avons publié deux dossiers consacrés à ces question : en 2000 le numéro 83 avec un dossier « Vers le mammouth virtuel » et en 2013 « Enseignement, informatique, TIC et société » dans le numéro double 113-114.