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En mémoire de Martine Faraco

Hommage à Martine Faraco

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Crédits : Laboratoire Parole et Langage (LPL)

Martine,

Tu nous as quittés l’année dernière et la revue TIPA se retrouve orpheline. Tu en étais la rédactrice en chef depuis 2007. Tu as marqué le journal de ton empreinte, le portant véritablement à bout de bras dans les moments difficiles. Tu as relu tous les articles de tous les numéros depuis cette date, et as toi-même bien-sûr contribué à certains numéros ainsi que coordonné celui sur l’apprentissage et l’acquisition d'une langue seconde, ton domaine de prédilection.

Après une thèse soutenue en 1984 intitulée « Intonation de voix normale et intonation de voix chuchotée » (sous la direction de Mario Rossi), tu commences à enseigner l’année suivante la langue, la grammaire et la phonétique à des étudiants étrangers. Nait alors une véritable passion qui ne te quittera jamais. Tu adorais enseigner, notamment le français langue étrangère, et ne pouvais pas te passer des étudiants, à qui tu étais entièrement dévouée. Il faut dire qu’ils te le rendaient bien. Ils ne juraient que par toi ! Nommée Maîtresse de Conférences à l’Université de Provence en 2003 après y avoir exercé en tant que contractuelle pendant 5 ans, tu peux enfin t’adonner sereinement aux liens entre recherche et enseignement. Tu travailleras notamment sur les gestes et la prosodie en lien avec l’enseignement et la didactique du français langue étrangère et sur les facteurs socioculturels pouvant avoir une influence sur la communication en français entre locuteurs de différentes langues maternelles. Dès 2004 tu prends naturellement la direction du Service Commun d'Enseignement du Français aux Etudiants Etrangers (SCEFEE), qui devient en 2012, lors de la création d’Aix-Marseille Université, le Service Universitaire de Français Langue Etrangère (SUFLE), dont tu seras administratrice jusqu’en 2016. Pendant 12 années, tu ne comptas pas tes heures à la direction de ce service (tu étais d’ailleurs la seule personne que l’on croisait dans les couloirs de la fac tard le soir ou le samedi), tout comme tu ne les comptais jamais pour tes étudiants et tes collègues, ni pour TIPA, cette revue à laquelle tu tenais tant. Tu as été décorée des Palmes Académiques en 2011, cette distinction venant couronner le parcours d’une enseignante-chercheuse brillante, investie dans son université et au service des autres en toute circonstance, comme lorsque tu as accepté de prendre la direction du département des sciences du langage en 2017, alors en pleine tourmente- autre preuve de ton dévouement sans faille.

Tu as mené toute ta vie une lutte quotidienne contre l’adversité, avec force, dignité et philosophie. Tu étais une leçon de vie pour nous tous. Ton humilité, ton attention pour les autres et ton infinie gentillesse inspiraient le respect. Nous gardons de toi beaucoup de moments de gaité et de rayonnement et c’est le souvenir de tes yeux profonds et de ton large sourire qui nous habite encore et nous émeut toujours. Merci, Martine, pour tout ce que tu nous as apporté, scientifiquement et humainement. Nous te sommes très reconnaissants. Tu nous manques.

L'équipe des TIPA

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