Juste parmi les Nations dans le Nord : Mireille David, mise à l’honneur à Fenain (Douaisis)
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Juste parmi les Nations dans le Nord : Mireille David, mise à l’honneur à Fenain (Douaisis)
1La municipalité de Fenain vient de mettre à l’honneur trois personnalités de cette commune en donnant leur nom à trois nouvelles rues : tout d’abord celui de l’ancien maire, Gino Ferarri, un résistant communiste, mais également celui de deux femmes, Marinette Roch-Dubois, une résistante, et celui de Mireille David, Juste parmi les Nations depuis le 6 mars 2005. Arlette Dupilet, maire, a dévoilé la plaque de cette nouvelle rue avec Yvan David, le fils de Mireille. Et ce fut l’occasion de rappeler qui était cette famille et en quelles circonstances fut cachée chez eux jusque la fin de la guerre Maryse Inowroclawski .
2Golda Rubinstein et Simon Inowroclawski, un couple de réfugiés polonais, habitaient rue du Faubourg du Temple à Paris (Xe arrt) avec leur fille Maryse (née en 1931). Simon s’engagea dans l’armée française dans les Volontaires étrangers. Fait prisonnier en 1940, il fut interné dans un camp en Allemagne jusqu’en 1945. Le 6 janvier 1943 à Paris, la mère et la grand-mère de Maryse furent arrêtées lorsqu’elles vinrent retirer leur carte d’alimentation. Prévenue par son fils, la sœur de Golda récupéra Maryse à l’école et la cacha jusqu’en avril. Mais, craignant une dénonciation de la concierge, elle était à la recherche d’une solution moins risquée. Elle s’en ouvrit à une amie, Louise Pépin, née David, qui en parla à son frère André, venu lui rendre visite à Paris. Lui et son épouse prirent alors la décision d’héberger et de cacher Maryse chez eux à Fenain. Leurs revenus étaient pourtant des plus modestes : le père était mineur et ils avaient déjà deux enfants. Maryse devint alors Maryse Verdier – le nom de sa tante mariée à un non-juif. Elle fut scolarisée à la maison. Mais certains habitants de Fenain connaissaient sa situation et son vrai nom. Elle retrouva son père pendant l’été 1945, mais ni sa mère et ni sa grand-mère qui avaient été gazées à Auschwitz.
3Après le dévoilement de la plaque Charles David, l’arrière-petit-fils de Mireille, a prononcé une allocution. En voici un extrait : « Ce qui fait l’essence d’un « juste » ou d’un « résistant » c’est qu’il affirme son humanité et sa lucidité contre l’opinion commune, contre la doxa en vigueur. Si mes arrières grands-parents ont recueilli Maryse, malheureusement absente aujourd’hui, ils l’ont fait contre le zèle du régime vichyste, ils l’ont fait, cachés de leurs voisins et surtout ils l’ont fait aux dépens de leur propre subsistance. Ce n’était rien qu’un bout de pain dirait la chanson, mais cela leur vaut d’être accueillis sinon à travers ciel du moins dans nos cœurs et nos mémoires ».
4Un regret néanmoins : le nom d’André David, lui aussi Juste parmi les Nations, n’a pas été associé à celui de son épouse sur la plaque de cette nouvelle rue.
Table des illustrations
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Titre | Plaque de la nouvelle rue |
Légende | Plaque de la nouvelle rue au nom d’une Juste parmi les Nations à Fenain (Nord). |
Crédits | Photo M. Heddebaut |
URL | http://journals.openedition.org/tsafon/docannexe/image/6290/img-1.png |
Fichier | image/png, 61k |
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Titre | Fenain, été 1944. Rue Ghesquière |
Légende | De gauche à droite : Serge David, Mme Verdier-Rubinstein – la tante de Maryse –, Mireille David, Maryse Inowroclawski et un couple d’amis à Fenain. |
Crédits | (coll. privée) |
URL | http://journals.openedition.org/tsafon/docannexe/image/6290/img-2.jpg |
Fichier | image/jpeg, 136k |
Pour citer cet article
Référence papier
Monique Heddebaut, « Juste parmi les Nations dans le Nord : Mireille David, mise à l’honneur à Fenain (Douaisis) », Tsafon, 71 | 2016, 182 - 183.
Référence électronique
Monique Heddebaut, « Juste parmi les Nations dans le Nord : Mireille David, mise à l’honneur à Fenain (Douaisis) », Tsafon [En ligne], 71 | 2016, mis en ligne le 01 mars 2023, consulté le 15 juillet 2025. URL : http://journals.openedition.org/tsafon/6290 ; DOI : https://doi.org/10.4000/tsafon.6290
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