C’est en Goulue qu’en mai 1889 le dessinateur Lunel, à la une du Courrier français, campe la Ville de Paris, effectuant un acrobatique Salut à la Province et à l’Etranger !, la jambe levée et verticale comme la Tour Eiffel du second plan, l’autre curiosité parisienne du moment. Véritable effigie, la danseuse montmartroise a déjà fait du quadrille naturaliste une attraction éminemment parisienne, alors même que le Moulin Rouge n’a pas encore ouvert ses portes. Aujourd’hui, figé dans un folklore montmartrois fin-de-siècle, image d’Épinal bleu blanc rouge, le French Cancan est devenu un numéro incontournable des cabarets et des festivités du 14 juillet. S’il paraît désormais indissociable du Moulin Rouge, c’est qu’il y connut une certaine survivance. Le quadrille naturaliste ou réaliste – les noms de ce cancan varient avant qu’il ne soit baptisé French Cancan – attraction principale du Moulin Rouge, ne ...
Le quadrille mis sous cloche ?
Résumés
À la lecture des programmes des spectacles donnés au Moulin Rouge tout au long du xxe siècle, on est frappé par la présence régulière du quadrille naturaliste – ou French Cancan – et ce, dès le début du siècle lorsque le bal cède la place au théâtre-concert ou au music-hall. Les noms des « célébrités chorégraphiques » du premier établissement – la Goulue, Grille d’Égout, Rayon d’Or, etc. – figurent parfois sur les programmes bien après leur départ ou leur disparition, tandis que certaines revues évoquent, le temps d’un tableau, le Moulin Rouge de la Belle Époque. Comment cette danse indocile issue des bals publics est-elle devenue une attraction-type, un numéro incontournable du Moulin Rouge et du music-hall, ainsi qu’un élément de folklore tricolore exécuté, d’un bout à l’autre de la planète, sur l’air du Galop infernal ? L’étude des programmes de l’établissement et celle de la presse offrent un premier aperçu des circulations et des représentations de cette danse spectaculaire, souvent associée à un espace (le Moulin Rouge) et à un imaginaire temporel (la Belle Époque), pourtant également présente en d’autres lieux. Dans cette perspective, qui rejoint en partie celle envisagée par Camille Paillet, l’article propose, en une première esquisse, un panorama des lieux et des formes de représentation du cancan, depuis la fin du xixe siècle, principalement au Moulin Rouge mais également dans d’autres établissements parisiens, en suivant la trace (des pas) de quelques-unes de ses incarnations.
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Mots clés :
café-concert / music-hall / cabaret, danse, diffusion / circulation / transferts, divertissement / spectacle, standardisation / normalisationKeywords:
café-concert / music-hall / cabaret, dance, dissemination / circulation / transfers, entertainmentGenre musical :
music-hall / revuesExtrait du texte

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Référence papier
Delphine Foch, « Le quadrille mis sous cloche ? », Volume !, 22 : 1 | 2025, 79-90.
Référence électronique
Delphine Foch, « Le quadrille mis sous cloche ? », Volume ! [En ligne], 22 : 1 | 2025, mis en ligne le 01 janvier 2028, consulté le 19 juin 2025. URL : http://journals.openedition.org/volume/13294 ; DOI : https://doi.org/10.4000/140pp
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