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Dossier
Le music-hall : paradoxes et perspectives

Georges Brassens antihéros de music-hall ?

Quand la performance se cache dans la musique des chansons
Georges Brassens, Music-Hall Antihero? When performance hides in the music of the songs
Pierre Fargeton
p. 137-152

Résumés

Seul en scène ou avec contrebassiste dans la pénombre, figé devant le micro pied sur la chaise, sans un mot ni un salut au public : l’image commune de Brassens montre une figure non seulement aux antipodes des codes usuels du music-hall mais aussi très à distance des habitudes élémentaires du tour de chant ou récital de chansons. Comment dans ces conditions expliquer le succès de Brassens sur les scènes de music-hall ? On fera l’hypothèse que toute la dimension théâtrale et spectaculaire des chansons de Brassens s’est déplacée vers l’intérieur, et ceci à double titre : dans les textes d’une part, où le monde poétique de Brassens fonctionne de lui-même comme un petit théâtre dont les codes n’ont plus besoin de s’externaliser ; dans la musique d’autre part, car chaque apparition publique de Brassens est bien une performance dans laquelle le musicien, loin de répliquer au plus proche les disques pour lesquels le public est venu l’entendre, se joue étonnamment de ses propres chansons.

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Cairn

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Plan

Une anti-performance, mais une performance quand même
Une performance distinguée ?
Une performance musicale
Le modèle à l’épreuve de la performance (jalons d’analyse)

Aperçu du texte

Si l’on s’en tient à l’un de ses plus fameux mémorialistes, Jacques-Charles, Georges Brassens n’a tout simplement pas sa place dans la famille et la tradition du music-hall – pas plus que Léo Ferré, Charles Trenet, Gilbert Bécaud ou Charles Aznavour, sur lesquels l’auteur dresse ce verdict groupé : « […] je m’aperçois que tous ces artistes n’appartiennent pas, réellement, au music-hall, mais bien plus au café-concert, car ce sont uniquement des “tours de chant” » (Jacques-Charles, 1956) . En cause, donc, une distinction de nature ; quoique les lieux de passage de ces chanteurs soient souvent les mêmes que ceux des spectacles de music-hall, la forme du récital de chansons successives en fait en effet un événement sensiblement différent d’une revue de music-hall dans laquelle se rencontrent notamment le chant, la musique, la danse, la mise en scène, les accessoires (décors et scénographie), ou encore les ...

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Pour citer cet article

Référence papier

Pierre Fargeton, « Georges Brassens antihéros de music-hall ? »Volume !, 22 : 1 | 2025, 137-152.

Référence électronique

Pierre Fargeton, « Georges Brassens antihéros de music-hall ? »Volume ! [En ligne], 22 : 1 | 2025, mis en ligne le 01 janvier 2028, consulté le 19 juin 2025. URL : http://journals.openedition.org/volume/13359 ; DOI : https://doi.org/10.4000/140pt

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Auteur

Pierre Fargeton

Pierre Fargeton est maître de conférences HDR en musicologie à l’Université Jean-Monnet (Saint-Étienne). Chercheur à l’IHRIM, il a publié l’ouvrage André Hodeir : le jazz et son double (Symétrie, 2017), récompensé par le Prix du Livre de jazz 2017 de l’Académie du jazz, ainsi qu’une somme consacrée au critique de jazz Hugues Panassié, Mi-figue, mi-raisin (correspondances Hugues Panassié – André Hodeir), suivi de Exégèse d’un théologien du jazz (la pensée d’Hugues Panassié dans son temps), Outre Mesure, 2020. Il est aussi l’auteur de Boppin’ with Django (Delatour, 2021) et de deux ouvrages collectifs chez Hermann (Écoute multiple, écoute des multiples, 2019 ; Une musicologie entre textes et arts : hommages à Béatrice Ramaut-Chevassus et Alban Ramaut, 2021). Il a co-dirigé avec Vincent Cotro À l’invisible nulle n’est tenue. Questions de genre et place des femmes dans le jazz (PuFR, Tours, 2023), et avec Yannick Séité Quand les musiciens de jazz (s’)écrivent (Hermann, 2023). Il est l’auteur de plusieurs articles sur la chanson française des années 1930.

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Droits d’auteur

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